CULTURE DESTINATIONS LONDRES L’EAST LONDON, longtemps resté l’un des territoires les plus populaires de la capitale anglaise, a connu en l’espace de dix ans un phénomène de gentrification sans précédent, transformant notamment les ateliers d’artistes en lofts bourgeois et cossus. C’est en partant de ce postulat que Elmgreen & Dragset ont répondu à l’invitation de la Whitechapel en installant une vraie-fausse piscine abandonnée dans la galerie du rez-de- chaussée ; à partir de ce dispositif, le duo a imaginé une fiction narrative où se croisent pêle-mêle philanthropie sociale, spéculations immobilières et juridictions… et même l’artiste David Hockney. o.r. Reflecting on the rapid gentrification that has transformed East London in the past decade, duo artists Elmgreen & Dragset have installed an “abandoned” swimming pool at Whitechapel Gallery, complete with a fictional history inter weaving tales of social philanthropy, realestate speculation, David Hockney… Ci-contre : Heritage, Elmgreen & Dragset, 2014. “THIS IS HOW WE BITE OUR TONGUE”, jusqu’au 13 janvier 2019, Whitechapel Gallery, 77-82 Whitechapel High St, Londres, Royaume-Uni. whitechapelgallery.org MILAN L’HEURE BLEUE, ce moment si caractéristique du crépuscule où la tonalité du ciel s’assombrit, passionne les artistes de tout ordre : photographes, écrivains et même les parfumeurs qui jugent le moment propice pour sentir les arômes d’une fleur. Jan Fabre, aussi prolifique dans le registre des arts plastiques que sur la scène d’un théâtre, entretient lui aussi une fascination pour cet instant éphémère. Aussi en livre-t-il un regard singulier avec cet accrochage en forme de jeu de piste à travers Milan. o.r. The multidisciplinary artist Jan Fabre offers a singular perspective on the phenomenon of the “blue hour”—the period at sundownwhen the sky turns deep indigo—in the form of a scavenger hunt allover Milan. Ci-contre : Castle in the Hour Blue (détail),Jan Fabre1, 989. “THE CASTLES IN THE HOUR BLUE”, jusqu’au 22 décembre, basilique de Sant’Eustorgio et chapelle Portinari, Milan, Italie. building-gallery.com SANTANDER L’ŒUVRE SCULPTURALE de Cristina Iglesias est pour le moins unique dans son appréhension et sa compréhension. Les pièces de l’Espagnole s’apparentent à des modules architecturaux ou des dispositifs apparemment fonctionnels, faisant appel à des matériaux “traditionnels” (pierre, bronze, bois). Conçues pour être pratiquées par les visiteurs, en fonction d’un espace donné, des œuvres entre artefact et nature. o.r. Resembling architectural modules or functional mechanisms, conceived for viewer interaction, the stone, bronzeand wood sculptures by the Spanish artist Cristina Iglesias seem to be part artifact and part product of nature. Ci-contre : sans titre (vue de l’installation au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, 2013), Cristina Iglesias, 1993-97. “CRISTINA IGLESIAS : ENTRESPACIOS”, à partir du 6 oct., Centro Botín, Muelle de Albareda s/n, Jardines de Pereda, Santander, Espagne. fundacionbotin.org 68 / AIR FRANCE MADAME ONAZNARAM OILITTA - NITORREP EIRELAG FO YSETRUOC ,NROD ERIALC : SOTOHP