O Transcendental beauty BETWEEN PASTURELAND AND THE PACIFIC, BIG SUR IS A VIRTUALLY UNSPOILED CORNER OF THE AMERICAN WEST, AND AN EMBLEM OF CALIFORNIAN CULTURE. UATÉE, ÉPAISSE, envelop- A dense, cottony, enveloping mistdrifts up from the pante et pénétrante, la ocean like an incantation. It clings to the cliffs, nestles ni brume monte lentement the crevices and ends up devouring the highway. The de l’océan comme une asphalt seems to blur into the cods, o evaporate atlu t incantation.Elle embrasse the edges of the waterfalls. Winding along the jagged les falaises. Elle se tapit danscoastline, the road defies gravity, floating high above the les précipices. Elle fume water. We’re on Highway 1, the famous route between au-dessus de l’eau. Et finit par manger la route. L’asphalteSan Francisco and Los Angeles, heading for an even part à l’assaut des sommets, s’évapore dans les nuages, frôlemore famous spot: Big Sur, a town and a 75-mile stretch les cascades. A flanc du littoral déchiqueté, la route se fraye unof coast shrouded in mystery and legend. chemin au-dessus du vide, enjambe le vertige à coups de pontsVenerated by the Esselen, the Native Americans indig- suspendus, défie les lois de la pesanteur. Nous sommes sur laenous to the region, the landscape is still mostly uninhab- fameuse Highway 1 qui relie San Francisco à Los Angeles, enited, a bastion of natural beauty. Big Sur is a geological route pour un mythe : Big Sur, un hameau et 120 kilomètres decuriosity, with its volcanic outcroppings, steep slopes, littoral nimbés de mystère et d’aura. velvety green pastures and surf-scarred beaches. From Un paysage pratiquement inhabité, intact depuis le altitudes as high as 1,500 meters (5,000 feet), the Santa xixesiècle et les premiers colons (la ruée vers l’or), parfois par-Lucia Mountains plunge down to the Pacific, a sharp tis à cheval de la côte est pour explorer ce littoral insoumis.descent that inevitably raises the spirit: everything here Ici la brume prend possession du territoire et des esprits. Lesspeaks of immensity, eternity, freedom. Indiens Esselen vénéraient cette terre. Renversante, la brumeAlready in the 19th century, Big Sur cast its spell over confond l’océan et la montagne, dissout l’altitude et le niveauadventurers like William Brainard Post, who left his native de la mer. On est grisé par l’air des cimes ; ébloui par la clarté,Connecticut at age 18 to venture west, sailed around la réverbération ; essoufflé par l’altitude. Pour finir happé parCape Horn, landed in Monterey (30 miles north) in 1848… l’océan, la houle, les embruns. and missed the ship home. Exploring the coast on horse- Big Sur est l’ultime frontière des Etats-Unis. Un bastionback, he discovered Big Sur. “Praise the lord,” he > de beauté sauvage classée et ultra protégée par le California Coastal Act,une législation exemplaire.Car c’est d’abord une curiosité géologique : roche volcanique, pentes acé- rées, pâturages veloutés, plages tourmentées. Du haut de leurs 1 500 mètres, les Santa Lucia Mountains plongent dans le Pacifique glacé. Un relief ver- tigineux qui a le don d’élever les esprits. Une terre à haute teneur en spiritualité. Tout ici parle d’immensité, d’éternité et de liberté. Auxixesiècle, elle attire des aventuriers de grand chemin. C’est l’histoire de William Brainard Post qui, à 18 ans, épris d’aventure, quitte le Connecticut pour mettre le cap plein ouest. Il navigue jusqu’au Cap Horn, débarque 152 / AIR FRANCE MADAME