Ci-dessus : essais de couleurs sur une plaque de verre. Ci-contre à droite : l’un des espaces de l’atelier que l’artiste a dédié au travail de la peinture. <<< réalisation sont accrochées au mur tandis qu’au centre de la pièce une table est encombrée de tubes de peintures, de pinceaux, d’essais de couleurs… “Je me suis toujours définie comme sculptrice car c’est effectivement avec ce médium que j’ai développé mon œuvre. Mais au départ, c’est la peinture que j’ai étudiée. Je suis sans doute passée de ce médium à la sculpture car je ressentais le besoin d’évoluer dans une pratique plus ouverte et plus sociale aussi, qui nécessite des assistants ou qui requiert parfois des compétences extérieures. Mais je trouve que peindre recouvre aujourd’hui un sens beaucoup plus large qui ouvre le champ des possibles.” Les œuvres “exposées” sont en effet composées d’une multitude d’éléments qui créent une véritable matière composite : de la peinture bien sûr mais aussi des papiers et des photographies collés ainsi que d’autres matières… qui sont finalement agencés sur le même principe que ses sculptures. D’ailleurs, Sarah Sze n’a pas pour autant totalement tourné la page de ce travail en volume. Elle nous entraîne dans un autre espace où des pièces de plus petite taille sont en cours d’assemblage sur les tables de travail. On est alors tenté d’imaginer des maquettes pour des projets monumentaux… “La question de l’échelle m’intéresse. De la même manière que j’envisage mes peintures comme des objets composites, je ne fais pas de distinction de statut entre une pièce de quelques centimètres de haut et une œuvre monumentale. Chacune va dépendre des objets, et évidemment de leur taille, qui me servent à la composer. Ce qui m’importe avant tout, c’est la valeur que l’on donne à un objet ou à un simple bout de papier.” Une intention très “duchampienne”,allusion aux ready-made de Marcel Duchamp, puisqu’elle se charge elle-même de collecter les objets – toujours neufs pour éviter tout pathos – autant que les idées qu’elle agglomère au fil de ses ren- contres, de ses voyages… “Pour l’exposition à Rome, je me suis déplacée par deux “SARAH SZE”, exposition fois pour bien m’imprégner de l’espace. Je ne cherche pas forcément à réaliser une jusqu’au 12 janvier 2019, intervention in situ mais je veux néanmoins parfaitement comprendre l’environne- Gagosian, Via Francesco Crispi ment où je vais me placer.” Et dans ce cas, elle va proposer un accrochage composé 16, Rome, Italie. gagosian.com des peintures observées ce jour-là, d’une sculpture réalisée à partir d’un rocher brut “SEAMLESS”, installation ainsi que d’une installation vidéo qui donnera à la salle ovale de la galerie des airs de présentée à partir du lanterne magique, dans lequel le visiteur sera invité à s’immerger. Car le spectateur 19 novembre, Tate Modern, doit aussi faire partie du dispositif imaginé par l’artiste. Londres, Royaume-Uni. tate.org 160 / AIR FRANCE MADAME