La conquête de l’espace A quelques semaines de son exposition à la galerie Gagosian à Rome, l’artiste Sarah Sze nous ouvre les portes In another dimension de son atelier new-yorkais, où se déploient sculptures WHILE PREPARING FOR THE OPENING OF HER et peintures de toutes tailles. EXHIBITION AT GAGOSIAN GALLERY IN ROME, Photos Christopher Sturman THE ARTIST SARAH SZE WELCOMES US TO HER Par Olivier Reneau – MANHATTAN STUDIO. Q UAND J’AI PRIS POSSESSION de cetatelier il y a une vingtaine d’années, lequartier était très différent. Pour ne pasdire un territoire dystopique. Personnen’y venait à part pour emprunter en“When I took over this studio 20 years ago, theneighborhood was very different, almost dysto-pian,” Sarah Sze recounts. “No one reallyused thisblock other than to get to the Lincoln Tl, sounneit was quite derelict. But the old garment districtdio. Othewarehouses were ideal for a stur artistsbackudios herelike Kara Walker also found stanging fast.then.” Today things are ch ky-The sdson Yards de opmentscrapers of the new Hu vel voiture le Lincoln Tunnel. Mais c’étaitproject are slated forcompletion nextspring. Sze, pratique pour moi car il y avait ceswho lives 20 blocks to the south, continues to walk entrepôts idéals pour installer un studio, des loyers bon marchéevery day to her studio, which now comprises four et une localisation pas si mauvaise dans Manhattan. D’ailleurs,separate spaces. d’autres artistes comme Kara Walker avaient aussi fait ce choix”,Sze first gained attention in the late 1990s for souligne Sarah Sze. Aujourd’hui la donne a bien changé et leher strikingly original sculptures, singular compo- nouveau quartier de Hudson Yards, avec sa demi-douzaine desitions of diverse objects that fill the spaceand gratte-ciels qui viennent s’inscrire dans le parcours de la Highseem to pulse with life. But rather than ajumble of Line, va prendre vie dès le printemps prochain. Et Sarah Sze,components waiting to be assembled,the room qui habite à une vingtaine de blocs plus au sud, continue de venirshe shows us is full of paintings. Canvases in chaque jour à pied à son studio, désormais composé de quatreprogress line the walls, and in thecenter is a table espaces distincts. “Au fil du temps et des opportunités, je me suisladen with paint tubes, brushesand color trials. étendue, ce qui m’a permis de mieux organiser mon travail et de“I’ve always defined myself as a sculptor because pouvoir m’entourer si besoin.” that’s the medium through which I developed the Le jour de notre rencontre, Sarah Sze allait nous donner à voirsense of dynamism and multiplicity that is central un travail assez différent de ce à quoi on était supposé s’attendre.to my work,” she explains. “But first I studied L’artiste américaine s’est fait remarquer dès la fin des années 1990painting. I switched to sculpture because I felt the par un travail de sculpture très singulier et visuellement mar-need for a more open, more social method, but quant. De surprenants agencements à la limite de l’obsession,at the same time it is a method that requires composés d’objets de diverses natures qui viennent occuper lesassistants and sometimes external know-how. > espaces d’exposition tel un organisme vivant, pouvant poten- tiellement se développer à l’infini. Au lieu de découvrir ce type d’environnement, voire un bric-à-brac d’objets et de matières en attente d’être organisés, c’est un atelier de peintre qui occupe Page de gauche : L’artiste l’espace où elle nous reçoit. Plusieurs toiles en cours de >>> Sarah Sze dans son atelier. AIR FRANCE MADAME / 159