<<< tout le monde a envie d’aller !” Pas de pollution, pas de lumière à l’hori- zon ; l’atmosphère est exceptionnellement pure. D’où les soirées d’observa- tion des étoiles organisées par l’hôtel. Dès les années 1960, Big Sur attire doux rêveurs et libres penseurs, artistes et utopistes, esprits libertaires et contesta- taires, humanistes et écologistes avant l’heure. Beatniks et résidents fortunés cohabitent et ont en commun une mission : défendre cette bande de terre. Aujourd’hui, il n’y a que trois options de séjour : en bord de falaise le Post Ranch Inn, côté montagne le Ventana (construit en 1975 par Larry Spector, le producteur d’Easy Rider) et du camping sous haute surveillance. Résider à Big Sur est l’apanage de quelques heureux élus. Henry Miller et Jack Kerouac avaient montré la voie. De la planque dans les bois de Miller, il reste cette cabane librairie au détour d’un virage. De cette époque qui sent les chemins de travers, le souffre et la contes- tation, il reste également Esalen, centre holistique né en 1962 – la même année où Kerouac publie Big Sur – du terreau de la Beat Generation et de la réflexion de deux jeunes diplômés de Stanford biberonnés au bouddhisme. C’est dans cette communauté que naîtra entre autres la thé- rapie Gelstalt. Esalen reste la quatrième option, pour qui souhaite participer à une retraite (yoga, groupe de thérapie) ou à une formation thérapeutique. Esalen entend développer notre conscience. Pour le reste, il faut laisser agir la puissance de ce décor naturel qui donne accès une autre dimension de notre être. Car à Big Sur, la brume fait basculer dans un état d’apesanteur. Et si tout ce voyage n’était au fond qu’un long rêve éveillé ? Ci-contre à gauche : au coucher du soleil, on plonge au-dessus de la brume dans les bassins d’eau chaude du Post Ranch Inn. Ci-dessus : le Post Ranch déploie son “architecture organique car ledessin, les formes ont un impact sur notre humeur” (MikeFreed). En haut : le buste de Henry Miller (ici la librairie) indissociable de Big Sur. A droite : Au Ventana, on dort sous les séquoias centenaires dans des maisons en bois ou sous la tente. 156 / AIR FRANCE MADAME