Ci-dessous : détail de l’un des deux escaliers “VERSAILLES des Cent Marches (16841686- ), où se déroule une scène fameuse du film de Sacha Guitry EST UNE Si Versailles m’était conté (1954). DÉCLINAISON, Page de droite : détail des marbres du salon d’Hercule, inauguré lors d’un grand bal en 1739. ALLANT DE LA Dans le Grand Trianon (1687), dévolu à présent aux tête- REPRÉSENTATION <<<à-tête diplomatiques, opère la magie du marbre aux tons charnels PUBLIQUE ornant le péristyle, comme celle des peintures figurant le sommeil CONÇUE PAR d’un Apollon autour duquel s’ébattent des muses dévêtues. LOUIS XIV À LA VIE Dès sa grande époque, Versailles dispose de nombre de petits PRIVÉE, ET À coins charmants, rappelle Catherine Pégard. “Dès que vous quit- LA VOLONTÉ DE tez les grands appartements, les pièces rétrécissent, l’échelle rede- vient familière. Ainsi, dans les étages, l’appartement de Madame LA PRÉSERVER (…)” de Pompadour dispose de proportions raisonnables. Au PetitTrianon (1768), vous pouvez vous perdre parmi de nombreuses Catherine Pégard pièces de taille modeste. L’imagination y mène vers l’intime. Quand le roi s’y installait, c’était en famille ou avec des proches. Marie-Antoinette a accentué ce processus, en faisant construire plus loin encore, dans la forêt, le hameau de la Reine (1781).” Et que dire du théâtre de cette dernière, “très protégé parce qu’extrêmement fragile”, où sera donnée une représentation du Devin du village de Jean-Jacques Rousseau ? Une pièce “dans laquelle Marie-Antoinette jouait le rôle de Colette, devant quelques amis, et dont les décors d’origine sont demeurés intacts”… Puissance ou délicatesse : quel angle privilégier lors d’une pro- chaine visite ? “Versailles est une déclinaison, allant de la représen- tation publique conçue par Louis XIV à la vie privée, et à la volonté de la préserver, qui commence avec Louis XV et que perpétue Napoléon 1.” Les visites guidées proposées par l’établissementer témoignent de cette diversité : “Splendeurs de Versailles” permet d’approcher les joyaux du château tandis que “Le Versailles >>> suite p. 183 < the marble columns of the peristyle, like the paintings depicting a sleeping Apollo surrounded by muses, work their magic. As our hostess reminds us, “As soon as you get beyond the main royal chambers, the rooms become smaller and the scale more personal, as in Madame de Pompadour’s apartment on the upper floors. The Petit Trianon, built in 1768, is a complex of small rooms where Louis XV liked to stay with his family or close friends. Marie Antoinette took the concept one step further, com- missioning the construction of the Queen’s Hamlet in the forest in 1781.” Power or finesse: which point of view is best for a visit to Versailles? The palace offers a range of guided tours, focusing on the site’s treasures, on the private lives of the kings… “When you’re lucky enough to stay for a long time in a place like this, you develop your eye,” Pégard says. “With familiar- ity, your tastes change, gravitating toward spaces that at first tend to be lost in the profusion.” “This is a place where everyone can find their own favorite spots,” she concludes. “That kind of rapport is established through thoughts and dreams. You have to use your imagination. And that’s why you have to come to Versailles, and then come back again and again.” 176 / AIR FRANCE MADAME