Stratégies d’investissement www.agefiactifs.com 29 N° 715 / DU 12 AU 25 JANVIER 2018 monétaires de la Fed et de la Banque vement à la hausse ou à la baisse des Seules quelques classes d’actifs centrale européenne. Cette baisse des indices - mais attise la méfiance des de certaines zones géographiques volumes de liquidités injectées dans les professionnels, en particulier s sr er- échappent à ce phénomène. C’est uc économies aura des conséquences sur tains pans de la cote. « Il va falloir être le cas notamment des actions japo- les marchés dont il est difficile d’esti- très vigilant sur les actions de croissance naises qui, bien qu’ayant très bien mer l’ampleur ». en 2018. Elles sont devenues très chères. performé à la fin de l’année dernière, Leur prix se justifie si leur chiffre d’affaires présentent toujours une décote rela- Valorisations élevées des ac- continue de croître au même rythme, mais tive aux autres marchés - et plus par- tions … Dans cet environnement, la un ralentissement, même modeste, aurait ticulièrement aux marchés américain valorisation de beaucoup de classes de fortes conséquences sur leur cours de ou actions émergentes. d’actifs apparaît aujourd’hui élevée. De Bourse. Sans compter que les méthodes nombreux gérants considèrent ainsi employées pour les valoriser s’avèrent sen- Choix rédui ts. Les actions restent que les actions américaines sont sur- « I ln’y a pas de sibles à l’évolution des taux sans risque. la préférence des allocataires. Fina- valorisées et qu’avec des multiples de En cas de remontée des taux, cela baisse lement, en 2018, le niveau bas des cours sur bénéfice autour de 20, elles bulel sur mathématiquement la valeur qui leur est taux des emprunts d’Etat et les nor- restent plusieurs points au-dessus de els actions, attribuée par les analystes », explique malisations en cours ou à venir des leur moyenne historique. Cela n’est pas mais avec François Jubin, président de WiseAM. politiques monétaires incitent les al- nouveau et cette survalorisation consti- cette Serge Pizem souligne un autre locataires à sous-pondérer l’ensemble tuait déjà un sujet d’inquiétude il y a un point de vigilance lié, cette fois, à la de cette classe d’actifs. Et si les obli- an, lorsque le niveau du S valorisation structur e du marché et à l’essor des gations d’entreprise peuvent procurer &P était 20% moins élevé qu’aujour d’hui. « Les valo- éelvée produ its de risk-parity (c’est-à-dire dont un peu de rendement - surtout dans risations sont tendues. Il n’y a pas de bulle de la plupart l’allo cation est effectuée en éq uipndé- leu r partie la plus risquée, à savoir o sur les actions, mais avec cette valorisation des classes ran t le risque de chaque classe d’acti fs) le high yield -, les gérants se méfient . élevée de la plupart des classes d’actifs, il n’y d’actifs, i ln’y a « Ces produits représentent aujourd’hui des ma intenant de plus en plus des valori- a plus de marge de sécurité en cas de mau- encours de plus de 300 milliards de dollars. sat ions de cette classe d’actifs. Il n’est vaises nouvelles sur les marchés », regrette plus de marge de Or, avec les niveaux de volatilité aussi bas ain si pas rare de voir des gérants cou- Jean-Jacques Friedman, directeur des sécurité en cas que ceux observés, les stratégies de risk-pa- per leurs expositions au crédit, parfois investissements chez Vega IM. de mauvaises rity ont mécaniquement augmenté la part au profit de liquidités qui pourtant En Europe, cette tension sur la va- des actifs risqués qu’ils contiennent. Cela pro curent un rendement négatif. lorisation des actions apparaît moins nouvelels » pourra poser un problème en cas de hausse Les allocataires n’ont d’autre marquée, mais avec un PE de 15, les de la volatilité, ce qui ne devrait pas man- choix aujourd’hui que de privilégier, actions européennes ne sont pas consi- quer d’arriver cette année ». à l’instar de l’année dernière, les dérées comme étant bon marché, sur- actifs risqués, et plus particulière- tout après la progression des indices de … et des produits de tau x. La ment les actions. Encore une fois, ce 10 % l’année dernière. Cette situation partie taux des allocations est aussi sont les actions européennes, moins ne crée pas de mouvements significa- confrontée à ce problème de valorisa- chères et moins avancées dans le tifs – une valorisation élevée ou basse tion. Les emprunts d’Etat restent très cycle économiq ue, qui obti ennent la ne provoque pas, à elle seule, un mou- chers, avec des taux très bas, même faveur des gé rants. « Il est préférable de si ceux-ci ont un privilégier les actions européennes, pour Les banques centrales vont voir peu augmenté aux des raisons de positionnement dans le leurs bilans diminuer en 2018 Etats-Unis. Même cycle économique. Cependant, en cas 5.000 constat du côté des de baisse des Bourses américaines, il y En Mds $ 4.500 obligations d’entre- a peu de chances pour que les marchés 4.000 Bilan de la BCE Bilan de la Fed prises. Que ce soit européens n’en souffrent pas , prcise é » 3.500 aux Etats-Unis François Jubin . « Il ne faudra pas ou en Europe, les oublier que le marché pourra, au terme 3.000 spreads de crédit de cette année 2018, saluer la progres- 2.500 s’approchent des ni- sion attendue des bénéfices par action 2.000 veaux qu’ils avaient des entreprises. Mais d’ici là, les risques 1.500 avant la première d’un nouveau renforcement de l’euro et 1.000 crise financière d’une résurgence de hausse des prix aux de 2007. Et ce sur Etats-Unis introduiront de la volatilité 500 les titres les mieux et des opportunités de renforcement lors 0 notés, comme sur de ces pics de volatilité », conclut Jean- 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 le haut rendement. Jacques Friedman. grebmoolB : ecruoS