CONCLUSION quelles ils sont appelés à travailler, la cohérence et l’exactitude des En somme, cette enquête montre que les psychoéducateurs messages destinés aux parents et l’adéquation du soutien offert sondés se montrent fortement en désaccord avec la punition cor-aux familles sont préoccupantes, particulièrement en regard des porelle. Par contre, les critères pour distinguer une force raison-communauté culturelles minoritaires. n nable et déraisonnable ne sont pas clairs et plusieurs ne connais- Références sent pas toutes les balises légales en vigueur. Bien qu’ils Alvarez, K. M., Kenny, M. C., Donohue, B., et Carpin, K. M. (2004). Why are professionals failing to initi- connaissent presque tous leur obligation de signaler au DPJ lesate mandated reports of child maltreatment, and are there any empirically based training programs to assist professionals in the reporting process? Aggression and Violent Behavior, 9(5), 563-578. situations d’abus physique, certains ne croient pas nécessaire de leBluestone, C. (2005). Personal disciplinary history and views of physical punishment: implications faire au moindre doute et anticipent des conséquences néga- for training mandated reporters. Child Abuse Review, 14(4), 240-258. tives à la suite du signalement. À cet effet, les psychoéducateursCerezo, A., M., et Pons-Salvador, G. (2004). Improving child maltreatment detection systems: A partagent les mêmes préoccupations que d’autres professionnelslarge-scale case study involving health, social services, and school professionals. Child Abuse & qui évitent parfois de signaler des situations présumées d’abus Neglect, 28, 1153-1169. Ferrera, P., Gatto, A., Manganelli, N. P., Ianniello, F., Amodeo, M. E., Amato, M., . . . Chiaretti, A. physique pour diverses raisons, dont le fait de croire qu’une autre(2017). The impact of an educational program on recognition, treatment and report of child abuse. personne dans l’établissement est en meilleure position (p. ex. :Italian Journal of Pediatrics, 43(72), 1-5. direction) pour le faire (Lynne, Gifford, Evans, et Rosch, 2015; Gershoff, E. T., et Grogan-Kaylor, A. (2016). Spanking and child outcomes: Old controversies and Stipanicic, Lacharité, Boisvert, Paquette, et Esquivel, 2017), ou new meta-analyses. Journal of Family Psychology, 30(4), 453-469. d’anticiper le placement d’un enfant après un signalement Gershoff, E. T., Sattler, K. M. P., et Ansari, A. (2017). Strengthening causal estimates for links (Pietrantonio et al., 2013). Or, le fait de signaler une situation aubetween spanking and children’s externalizing behavior problems. Psychological Science, 1-11. Gilbert, R., Kemp, A., Thoburn, J., Sidebotham, P., Radford, L., Glaser, D., et Macmillan, H. L. DPJ permet de venir en aide à l’enfant et à la famille en leur offrant(2009). Recognizing and responding to child maltreatment. The Lancet, 373(9658), 167-180. les services dont ils ont besoin et seule une faible proportion desGouvernement du Québec. (2010). Manuel de référence sur la protection de la jeunesse. Repéré à enfants seront placés suite à l’évaluation du signalement http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2010/10-838-04.pdf (Hélie, Collin-Vézina, Turcotte, Trocmé, et Girouard, 2017). Gouvernement du Québec. (2018). Loi sur la protection de la jeunesse. Repéré à http://legisque- Ces résultats soulèvent des pistes d’action au regard de la bec.gouv.qc.ca/fr/showdoc/cs/P-34.1 Hélie, S., Collin-Vézina, D., Turcotte, D., Trocmé, N., et Girouard, N. (2017).Étude d’incidence formation initiale et continue, mais aussi au regard de l’accom-québécoise sur les situations évaluées en protection de la jeunesse en2014 (ÉIQ-2014). Rapport pagnement des psychoéducateurs par exemple dans le soutienfinal remis au Ministère de la santé et des services sociaux. offert aux familles ou au moment de décider de signaler ou nonLabbé, J., Laflamme, N., et Makosso-Kallyth, S. (2012). L’opinion des étudiants en médecine de un enfant au DPJ. Même s’ils sont nombreux à se considérer Québec sur les punitions corporelles. Paediatric Child Health, 17(9), 490-495. suffisamment formés pour répondre aux questions des parentsLawrence, J., et Smith, A. (2009).A place where it is not okay to hit children: The role of professionals. Social Policy Journal of New Zealand, 34, 113-123. en regard de la discipline, leurs connaissances leur viennent Lee, C. M., Smith, P. B., Stern, S. B., Piché, G., Feldgaier, S., Ateah, C., . . . Chan, K. (2014). The essentiellement de leurs propres expériences professionnelles. CeInternational Parenting Survey–Canada: Exploring access to parenting services. Canadian constat rejoint ce que d’autres études ont trouvé à l’effet que les Psychology, 55(2), 110-116. professionnels œuvrant auprès des familles puisent parfois leursLynne, E. G., Gifford, E. J., Evans, K. E., et Rosch, J. B. (2015). Barriers to reporting child connaissances sur la parentalité et la discipline de la télévision maltreatment: Do emergency medical services professionals fully understand their role as mandatory reporters? North Carolina Medical Journal, 76(1), 13-18. ou des journaux (Stipanicic et Boisvert, 2013) ou de leur propreMacKenzie, M. J., Nicklas, E., Brooks-Gunn, J., et Waldfogel, J. (2015). Spanking and children’s expérience (Lawrence et Smith, 2009). Or, cela peut avoir des externalizing behavior across the first decade of life: Evidence for transactional processes. Journal conséquences sur la manière dont ils informent et soutiennent lesof Youth and Adolescence,44, 658–669. parents. Certains éprouvent un malaise lorsqu’il est question Ministère de la Justice. (2016).Droit criminel et contrôle du comportement d’un enfant.Repéré à d’aborder ce sujet alors que d’autres, qui ont vécu la punition http://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/jp-cj/vf-fv/cce-mcb/index.html Pietrantonio, A. M., Wright, E., Gibson, K. N., Alldred, T., Jacobson, D., et Niec, A. (2013). corporelle dans l’enfance, se montrent davantage en sa faveur Mandatory reporting of child abuse and neglect: crafting a positive process for health et plus enclins à la recommander aux parents (Bluestone, 2005;professionals and caregivers. Child Abuse and Neglect, 37(2-3), 102-109. Labbé, Laflamme, et Makosso-Kallyth, 2012; Schenck, Lyman,Schenck, E. R., Lyman, R. D., et Bodin, S. D. (2000). Ethical beliefs, attitudes, and professional et Bodin, 2000). En revanche, des études ont montré que le faitpractices of psychologists regarding parental use of corporal punishment: a survey. Children’s Services: Social Policy, Research and Practice, 3(1), 23-38. d’offrir des formations dans le domaine de la maltraitance et deStipanicic, A., & Boisvert, J. (2013). L’état des connaissances concernant les mauvais traitements la protection de la jeunesse améliore non seulement les connais-physiques chez les 0-5 ans de la part des intervenant(e)s en milieux de garde…Renforcer le soutien qui sances des professionnels pour un meilleur soutien aux familles,leur estoffert ? Montréal: Centre de Liaison sur l’Intervention et la Prévention Psychosociale. mais aussi l’identification éventuelle de situations d’abus enversStipanicic, A., Lacharité, Boisvert, J., Paquette, M., et Esquivel, A. (2017). Comprendre pour agir : les enfants (Cerezo, et Pons-Salvador, 2004; Ferrera et al., 2017; accroîtreles compétences du personnel en milieu de garde. Montréal : Centre de Liaison sur l’Intervention et la Prévention Psychosociale. Walsh et Baynton, 2012). Taylor, C. A., Moeller, W., Hamvas, L., et Rice, J. C. (2012). Parents’ professional sources of advice Enfin, leurs inquiétudes sur les conséquences négatives d’unregarding child discipline and their use of corporal punishment. Clinical Pediatrics, 52(2), 147-155. signalement témoignent aussi qu’une telle décision n’est pas priseWalsh, C. A., & Baynton, M. (2012). Distance education in social work: An evaluation of an à la légère. Les professionnels constituent des vigiles sans qui undergraduate course on family violence. International Journal of Higher Education, 1(1), 148-159. des enfants en besoin pourraient être privés d’une nécessaire Warren, P. L. (2005). First-time mothers: social support and confidence in infant care. Journal of Advance Nursing, 50(5), 479-488. protection ; leurs inquiétudes doivent être entendues. ConsidérantWissow, L. S., Larson, S., Anderson, J., et Hadjiisky, E. (2005). Pediatric residents’ responses that la diversité des milieux de pratique et des clientèles auprès des-discourage discussion of psychosocial problems in primary care. Pediatrics, 115(6), 1569-1578. LA PRATIQUE EN MOUVEMENT OCTOBRE 2018 35