adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Les herbiers marins sont constitués de plantes à fleurs et non d’algues. Ce sont donc de réelles prairies sous-marines. Ils sont présents le long de nombreux rivages français, en Méditerranée, sur la côte Atlantique, et en Outre-mer. Fragilisés par les activités humaines, ces écosystèmes sont en régression partout dans le monde. Présents dans des eaux peu profondes avec des conditions chimiques favorables, les herbiers sont particulièrement vulnérables au mouillage et à l’ancrage des navires. Les pollutions d’origine terrestres, y compris par les matières en suspensions, et l’eutrophisation, menacent également leur bon développement. Les herbiers sont pourtant essentiels à la lutte contre l’érosion côtière, au stockage du carbone et à l’oxygénation de l’eau. De plus, ils représentent d’importants réservoirs de biodiversité et constituent des zones de refuges, de frayères mais aussi des zones nourricières pour les poissons ainsi qu’une source d’alimentation pour la tortue verte. En quoi cela consiste ? L’utilisation d’outils de protection réglementaire est une voie à privilégier pour préserver les herbiers. La réglementation peut s’appliquer à des activités de loisirs nautiques, de navigation et de plongées sous-marines. La réduction des pressions anthropiques, pour améliorer la qualité du milieu (eau, substrat) constituent des leviers d’action essentiels pour rétablir un bon état écologique des herbiers. Au préalable, il est important de réaliser un diagnostic des pressions exercées sur les herbiers. Puis, pour limiter les pressions identifiées, des actions simples, telles que l’installation de bouées de mouillage ou l’interdiction de l’ancrage dans certains secteurs protégés, peuvent être mises en œuvre. En complément, des techniques de restauration et d’ingénierie écologique existent : elles reposent sur la transplantation, l’ensemencement ou leur développement naturel (gestion passive). Chacune de ces solutions doit être accompagnée de missions de contrôles réguliers (notamment dans les zones de protection forte) et de sensibilisation du public et des usagers. coûts et aides ressources clés Préserver et restaurer les herbiers marins Adaptation au changement climatique Les herbiers participent à la réduction de l’érosion côtière. Grâce à leurs racines, ils fixent de grands volumes de sédiments et stabilisent les fonds marins. Ces derniers, ainsi consolidés, favorisent le développement d’autres écosystèmes protecteurs tels que les mangroves dans les Outre-mer. Les feuilles des herbiers contribuent également à ralentir les courants et à dissiper l’énergie des vagues. 25 % de l’énergie des vagues peut être absorbée par la présence d’herbiers marins. xive Journées Nationales Génie Côtier, 2016 Gain en biodiversité La préservation et la restauration des herbiers marins bénéficient grandement à la biodiversité marine et littorale. Les herbiers marins constituent en effet des habitats importants pour la vie marine. Ils servent de zones de refuge, d’alimentation mais aussi de frayères et de nurserie, essentielles au cycle de vie de nombreuses espèces marines : poissons, mollusques et crustacés, tortues, oiseaux et mammifères marins. Jouant un rôle d’épuration des eaux côtières, elles contribuent également à la protection des récifs coralliens. Enfin, ces prairies sous-marines sont essentielles à la vie marine via leur rôle d’oxygénation de l’eau. + de 20 % des espèces marines de Méditerranée vivent dans les herbiers marins à posidonies. Ifremer, 2012 Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Les herbiers marins apportent de nombreux autres bénéfices aux territoires côtiers. Grâce à leur rôle dans le maintien et le développement de la biodiversité marine et des ressources halieutiques, la présence d’herbiers en bon état écologique favorisent certaines activités économiques et de loisirs, telle que la plongée sous-marine. Enfin, les herbiers marins et les écosystèmes associés tels que les récifs coralliens et les mangroves séquestrent du carbone et contribuent ainsi à limiter le changement climatique. 2 M €/km2 : c’est la valeur totale estimée pour les services rendus par les herbiers en Martinique. Binet et al., 2010