Mettre en œuvre une gestion écologique des espaces verts urbains adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Certaines pratiques conventionnelles de gestion des espaces verts urbains (recours aux produits chimiques, désherbage thermique, arrosage non raisonné, plantation d’espèces exotiques comme certaines horticoles, tontes intensives, etc.) ont des impacts néfastes sur le développement des espèces végétales et animales et peuvent affecter la santé humaine. Elles sont généralement coûteuses en ressources (eau, énergie, carburant) et en main d’œuvre. La gestion écologique concilie les contraintes d’aménagement de l’espace, la sobriété dans l’usage des ressources et la préservation de la biodiversité. Elle permet de maintenir des continuités écologiques (comme les trames vertes et bleues), tout en prenant en compte les besoins de sécurité, d’usage et d’esthétisme liés à un espace public. Une gestion de type écologique favorise la résilience urbaine car elle permet aux espaces verts de fournir pleinement les services d’atténuation et de régulation des risques climatiques. En quoi cela consiste ? La gestion écologique des espaces verts urbains recouvre un ensemble de pratiques d’entretien respectueuses des habitats et des cycles biologiques des espèces de faune et de flore. Elle implique une gestion différenciée des différents espaces verts. Ce mode de gestion favorise la diversité végétale grâce au recours à une large palette d’espèces végétales locales, adaptées aux conditions pédoclimatiques et aux espèces pollinisatrices et disséminatrices, entre autres. Les différentes strates de végétation (arbres, arbustes, herbacées) avec leurs rôles écologiques complémentaires sont prises en compte. Elle implique également une utilisation sobre et raisonnée des ressources (énergie, matière, eau). Ainsi il faut arroser seulement si besoin et de façon raisonnée, en adaptant les horaires et les quantités, et limiter l’évaporation grâce aux techniques de paillage ou d’installation de plantes couvre-sol. Dans le cadre d’une gestion écologique, il faut aussi éviter l’utilisation de matières polluantes telles que le plastique ou des produits chimiques. La gestion écologique des espaces verts favorise l’expression de la biodiversité grâce à des pratiques de gestion douce et adaptée au cycle de vie des espèces : adaptation du calendrier d’élagage, de taille et de fauche, techniques de taille raisonnée, fauche tardive, diminution de la hauteur et fréquence de fauche, éco-pâturage. coûts et aides ressources clés Adaptation au changement climatique La gestion écologique des espaces verts urbains permet de lutter contre les vagues de chaleur et les effets d’îlot de chaleur urbain car elle évite la minéralisation excessive des espaces et optimise la capacité des végétaux à rafraîchir l’air. La gestion écologique favorise le développement de la vie dans les sols. grâce à de meilleures pratiques de gestion, des apports en matières organiques et le non-recours aux pesticides et insecticides... Des sols vivants permettent une meilleure infiltration de l’eau, ce qui réduit les risques de ruissellement et d’inondation. Enrichis en matière organique et stockant mieux l’eau, les sols gérés de cette manière fournissent les ressources en eau et en nutriments nécessaires au développement des végétaux, ce qui réduit les besoins d’arrosage. Grâce à l’accès à ces ressources, les végétaux peuvent mieux résister aux périodes de sécheresse. 15 % à 20 % d’eau économisée par l’utilisation d’un système d’arrosage goutte à goutte. Sauvaje, « La gestion écologique des espaces verts : tout ce qu’il faut savoir », 2021 40 % du besoin en eau des végétaux est réduit par la réalisation d’un paillage. Sauvaje, « La gestion écologique des espaces verts : tout ce qu’il faut savoir », 2021 Gain en biodiversité La gestion écologique des espaces verts urbains favorise la biodiversité en créant des habitats variés propices à l’installation et au développement des espèces locales. Le remplacement de la tonte par la fauche (mécanisée pour les grandes surfaces) donne à la faune plus de chance de s’échapper. La diminution de la fréquence de fauche et le retard de la date de fauche favorise la diversité de la faune (insectes, petits mammifères, amphibiens, etc.) ainsi que la diversité végétale. La résilience du milieu est accrue via une meilleure rétention de l’eau dans les sols. Le recours à des espèces végétales locales plutôt que des espèces horticoles purement ornementales, favorise la reconstitution d’une faune et d’une flore typique de la région. La gestion écologique accorde une attention particulière à identifier et endiguer la propagation d’espèces envahissantes qui peuvent menacer le développement d’espèces indigènes et le bon fonctionnement de l’écosystème. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants En arrêtant l’usage d’intrants chimiques, tels que les pesticides, la gestion écologique réduit les risques pour la santé des habitants et usagers. Elle permet également de réduire les coûts associés à l’entretien des espaces verts en diminuant les frais de dépenses des ressources (eau) et intrants. Enfin, ce type de gestion favorise l’absorption et le stockage du carbone par les végétaux et le sol. Il permet aussi d’éviter les émissions de gaz à effet de serre entraînées par la production et utilisation des intrants. Ce mode de gestion est donc aussi favorable à l’atténuation du changement climatique.