Promouvoir les pratiques agroécologiques et la diversification des cultures agricoles adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Les impacts des événements climatiques extrêmes (sécheresses, intempéries, etc.) sont amenés à s’intensifier dans les années à venir. Pour les exploitants agricoles, ces impacts peuvent entraîner d’importantes pertes économiques liées à la baisse de rendement et aux surcoûts. À l’échelle des territoires, la sécurité alimentaire est fragilisée par ces phénomènes. Dans ce contexte, l’agroécologie constitue une solution pour alléger ces impacts et augmenter la résilience des exploitations agricoles. Cherchant à répondre aux besoins locaux, l’agroécologie repose sur des pratiques économes en ressources favorisant les mécanismes naturels des écosystèmes. Elle offre ainsi des bénéfices écologiques, économiques et sociaux qui réduisent la vulnérabilité des exploitants et des territoires au changement climatique. En quoi cela consiste ? Regroupant plusieurs pratiques, l’agroécologie replace le vivant et l’humain au cœur de la production agricole, et cherche à « optimiser les interactions entre plantes, animaux, humains et environnement tout en répondant à la nécessité de systèmes alimentaires socialement équitables […] » (source : FAO). Promue dans l’article 1er du Code rural et de la pêche maritime, l’agroécologie est reconnue comme « privilégiant l’autonomie des exploitations agricoles et l’amélioration de leur compétitivité ». En agroécologie, et dans le contexte du changement climatique, une attention particulière est donnée à la qualité du sol, en particulier à sa structure et sa teneur en matière organique. Ces facteurs sont essentiels à la croissance des cultures et permettent de limiter les risques liés à l’eau (inondations, sécheresses) grâce à leur rôle dans la régulation du cycle de l’eau. La rotation des cultures combinée à des espèces fixatrices d’azote, l’association des cultures sur une même parcelle agricole, le maintien d’une couverture végétale continue et un travail minimal du sol sont des moyens d’améliorer la fertilité et la qualité du sol et de favoriser sa biodiversité. Ces actions contribuent à enrichir le sol naturellement, sans recours aux intrants chimiques. Les pratiques agroécologiques suivantes permettent de favoriser l’adaptation des exploitations au changement climatique et une plus grande biodiversité : l’association des cultures à des espèces auxiliaires, la création de bandes enherbées et fleuries le long des champs et entre les arbres des vergers, l’introduction de couverts végétaux en interculture, la préservation et la restauration des haies et des zones humides dans les exploitations, l’agroforesterie. Enfin, privilégier la diversité génétique des cultures par l’utilisation de semences diversifiées adaptées aux conditions locales peut favoriser une meilleure résistance aux aléas climatiques. coûts et aides ressources clés Adaptation au changement climatique Les pratiques agroécologiques rendent les exploitations moins vulnérables aux risques climatiques. Le maintien d’une couverture végétale permanente du sol contribue à limiter l’évaporation et l’érosion du sol. Face à la raréfaction de la ressource en eau et aux sécheresses, il est primordial de favoriser l’infiltration de l’eau dans les sols. Les bandes enherbées, les couverts végétaux et plantes auxiliaires y participent via leurs systèmes racinaires et contribuent à l’apport des matières organiques et nutriments dans le sol. De même, la variété des longueurs de racines obtenue grâce à l’association des cultures favorise un partage de l’eau disponible dans le sol. De manière générale, les pratiques agroécologiques contribuent à renforcer la résilience des cultures et du territoire grâce au recours à diverses espèces locales, anciennes et plus récentes, et adaptées aux conditions climatiques locales et futures. Les capacités de résistance variées des différentes espèces face aux aléas climatiques favorisent la résilience de l’exploitation : espèces plus ou moins consommatrices d’eau, avec des racines plus ou moins longues, plus ou moins sensibles au gel ou à l’excès d’eau sur le terrain par exemple. 40 % des pertes de tonnes de terre dues à l’érosion hydrique peuvent être évitées grâce aux mesures agro-environnementales en France. Solagro, 2016 40 % de surfaces supplémentaires en cultures pures (une seule culture) sont nécessaires pour obtenir la même production en cultures associées. Solagro, 2016 gain en biodiversité La diversité des cultures et des espèces dans une parcelle agricole favorise la pluralité des habitats et des fonctions écologiques pour le refuge, la nidification et l’alimentation des espèces de faune et de flore. Cette diversité permet d’enrichir les interactions, ce qui améliore la résilience des cultures face aux perturbations. La rotation des cultures contribue à une meilleure gestion des espèces végétales envahissantes et des ravageurs, réduisant ainsi l’utilisation de produits phytosanitaires et favorisant la biodiversité. Les bandes enherbées et autres infrastructures agroécologiques (haies, mares, etc.) bénéficient aux insectes pollinisateurs, oiseaux et petits mammifères insectivores et à la faune du sol, entre de nombreuses autres espèces, en leur offrant refuges et ressources alimentaires. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants L’agroécologie favorise la préservation des ressources naturelles (ex : eau) en réduisant le lessivage des polluants, l’érosion du sol et en améliorant la fertilité des sols. Elle renforce la souveraineté alimentaire des territoires et propose une alimentation d’une grande qualité nutritive avec un usage d’intrants chimiques réduit. Les exploitations ayant recours à l’agroécologie ont souvent de meilleurs rendements à moyen terme que celles en agriculture conventionnelle. De nombreuses économies sont réalisées (meilleure gestion des ressources, non recours aux engrais et produits phytosanitaires, espaces plus restreints à entretenir) et les produits sont mieux rémunérés (valeur plus élevée). La rentabilité des exploitations en agroécologie est plus stable car elles sont moins soumises à la variabilité climatique et à la volatilité des prix. Les principes de l’agroécologie défendent par ailleurs un moindre endettement des producteurs et une amélioration de leurs conditions de travail. Moins dépendants des intermédiaires et souvent rassemblés en réseaux de solidarité, les agriculteurs bénéficient de prix jugés plus justes pour la vente de leurs produits (source : France Stratégie, 2020). Enfin, les produits issus de l’agroécologie (dont l’agriculture biologique) bénéficient d’une perception positive de la population, et peuvent être valorisés par la collectivité, par exemple via l’approvisionnement des cantines scolaires.