adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Le littoral, qui concentre 12 % de la population française (source : MTES, 2024) et une part importante des activités économiques du pays, est confronté aux risques naturels de submersion marine, d’érosion côtière et de tempêtes cycloniques (en Outre-mer). Le changement climatique, qui augmente la fréquence et l’intensité de ces phénomènes, amplifie leurs impacts sur les territoires littoraux. Face à ces menaces, l’adaptation des littoraux au changement climatique est devenue un enjeu majeur. Il s’agit non seulement de protéger les infrastructures humaines, mais aussi de préserver la biodiversité littorale. Lorsqu’ils sont en bon état de conservation, les écosystèmes sableux du littoral (plages, dunes et forêts dunaires) forment des protections naturelles contre ces risques, et accueillent une riche biodiversité dont de nombreuses espèces inféodées à ces milieux. Fragilisés en de nombreux endroits par la sur-fréquentation (piétinement), des pratiques d’entretien non durables (coupes et arrachage de la végétation littorale, interventions bloquant le transit sédimentaire), et l’urbanisation côtière, ils deviennent toutefois vulnérables face aux effets du changement climatique, et sont moins aptes à jouer leur rôle de barrière naturelle. Il est donc essentiel de préserver et restaurer ces écosystèmes à travers une gestion durable du trait de côte, de manière à renforcer la résilience des territoires. En quoi cela consiste ? La préservation, la restauration et la gestion durable des écosystèmes sableux visent plusieurs objectifs et se traduisent par une variété d’actions, telles que : • La préservation de la végétation présente dans ces écosystèmes. Elle joue le rôle de stabilisation du sable en captant les sédiments et dissipe l’énergie du vent, favorisant ainsi la résilience des dunes. Il s’agit de maîtriser la fréquentation et d’empêcher le piétinement de ces espaces : recul des stationnements vers les terres, canalisation des accès et délimitation des sentiers via des clôtures, etc. • La restauration de cette végétation avec l’installation de ganivelles par exemple, qui délimitent les zones sensibles des dunes en empêchant le passage sur certains secteurs. Ces installations créent des conditions favorables pour le développement des végétaux (brise-vent, stabilisation des dunes, accumulation de sable). • La plantation d’espèces endémiques et adaptées aux spécificités locales pouvant également être plantées en haut de plage afin de fixer la dune. • Les interventions sur les dunes, comme le reprofilage, qui permet de réduire l’impact du vent sur celles-ci. Les plages, dunes et forêts dunaires sont en relation avec des écosystèmes associés : côtes basses à marais salicoles, avant-plages rocheuses, récifs et herbiers marins (huîtres, coraux, mangroves, etc.). Il est donc essentiel de mener une réflexion en amont des projets afin d’identifier l’échelle d’intervention la plus appropriée pour préserver ces écosystèmes, intimement interconnectés et dont l’état de conservation influence mutuellement leur équilibre et la biodiversité qui s’y trouve. 7 des 9 écosystèmes constituant les cordons dunaires et les rivages sableux méditerranéens sont « en danger » ou « vulnérables ». UICN, 2022 37 % des côtes basses sableuses sont en recul, ce qui équivaut à un linéaire d’environ 700 km. MTES, 2024 1 résident sur 8 est exposé aux risques de submersion marine. MTES, 2024 coûts et aides ressources clés Préserver et restaurer les écosystèmes sableux Adaptation au changement climatique À rebours des actions de protection des côtes via des solutions d’infrastructures grises (ouvrages en dur tels que les digues ou les enrochements), de nombreuses Solutions fondées sur la Nature ont montré leur efficacité. Plus résilientes aux changements naturels et en général moins coûteuses, les actions de préservation, restauration et gestion durable des écosystèmes sableux peuvent réduire le phénomène d’érosion éolienne et les impacts des submersions marines. Par exemple, la végétalisation des hauts de plage permet de capter des sédiments et favorise ainsi la résilience du système et la reconstitution des dunes en période calme. Les dunes offrent également une protection contre les submersions marines. En absorbant une partie de l’énergie de la houle, elles protègent les zones basses rétro-littorales. Gain en biodiversité La préservation et la restauration des écosystèmes sableux présentent de nombreux avantages pour la biodiversité. Elles favorisent le maintien voire le retour d’une faune et d’une flore patrimoniales. Les plages sont par exemple des sites de pontes essentiels au cycle de reproduction des tortues marines, en Outre-mer ou en Méditerranée. La restauration de ces écosystèmes permet également de créer des habitats d’intérêt pour la faune terrestre et côtière locale et de préserver les corridors écologiques. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants La préservation et la restauration des écosystèmes sableux offrent de nombreux atouts pour le territoire et ses habitants. Les plages, dunes et forêts dunaires sont d’une grande valeur esthétique : ces milieux accueillent des activités de loisirs et de promenade appréciés des locaux comme des visiteurs. En outre, ces espaces naturels sont particulièrement propices à l’observation de la flore et de la faune. Ils présentent une grande opportunité de sensibiliser aux risques littoraux et à la préservation de la biodiversité. Les chantiers de restauration peuvent par exemple être utilisés comme des outils pédagogiques efficaces pour sensibiliser le public à l’importance de la préservation des écosystèmes sableux et à la nécessité de leur restauration : c’est le cas du dispositif des aires marines éducatives (AME).