Préserver, gérer et planter des arbres en ville adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? La préservation, la gestion et la plantation d’arbres en milieu urbain sont d’une importance capitale pour s’adapter aux risques climatiques croissants. Outre les bénéfices patrimoniaux et paysagers, les arbres en ville rendent de nombreux services qui limitent les impacts du changement climatique et favorisent la biodiversité. Les arbres permettent d’atténuer le phénomène d’îlot de chaleur urbain car ils offrent des zones d’ombre et renvoient l’eau à l’atmosphère. Une surface perméable à leur pied permet l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol et donc réduit le ruissellement. La prise en compte des conditions de croissance des arbres et l’adoption de pratiques de plantation et de gestion durables et écologiques soutiennent leur rôle de régulation du climat et de pilier de la biodiversité en ville. En quoi cela consiste ? Pour vivre et se développer pleinement, les arbres ont besoin d’accéder à l’eau, aux nutriments et à l’oxygène, et de disposer d’espace pour le développement de leurs racines. La plantation et la gestion durables et écologiques favorisent les services rendus par les arbres dans un contexte de changement climatique. Une attention particulière est portée à la qualité du sol. Des actions de désimperméabilisation des fosses de plantation et des espaces entre les arbres sont favorables à l’infiltration et au stockage de l’eau dans le sol. Cela permet de lutter contre les inondations et diminue les besoins en arrosage tout en favorisant la croissance des arbres et leur rôle dans la réduction du phénomène d’îlot de chaleur urbain. La diversité est un principe fondamental de la plantation et de la gestion durables des arbres en ville. Elle permet une plus grande résistance de l’ensemble du patrimoine arboré au changement climatique. Elle favorise la diversité d’autres espèces et donc les services écosystémiques rendus par la nature en ville. Cela passe d’abord par la recherche d’une diversité des espèces d’arbres. À l’amont de plantations, il faut choisir différentes espèces en privilégiant l’origine locale pour leur adaptation à la biodiversité et les conditions environnementales (climat en particulier, sol, topographie, etc.) actuelles et futures de la ville ou du site. La diversité des âges est aussi importante. Les vieux arbres fournissent des services écosystémiques et culturels que les jeunes arbres tarderont à produire ; il est essentiel de les préserver. La diversité des strates de végétation (herbacée, arbustive, arborée) est recherchée car elles ont des rôles complémentaires. Elles multiplient les niches écologiques et maximisent les services rendus. Les modalités des interventions (ou non intervention) sur les arbres permettent également d’obtenir une plus grande richesse d’habitats. La diversité du patrimoine arboré, dans tous les aspects, favorise sa résilience, multiplie et assure les services écosystémiques rendus. Enfin, la continuité végétale (par exemple, un alignement d’arbres et d’arbustes) est à la fois bénéfique pour la biodiversité et permet de multiplier les bénéfices face au changement climatique. Des outils d’aide au choix de la palette végétale existent mais le conseil d’un expert (écologue, biologiste par exemple) est fondamental pour cette sélection et pour la gestion du patrimoine arborée en milieu urbain. coûts et aides ressources clés Adaptation au changement climatique Les zones urbaines font face au défi de surchauffe urbaine due à l’effet d’îlot de chaleur urbain. Les arbres contribuent à atténuer cet effet et à rafraîchir les villes grâce au phénomène d’évapotranspiration et à l’ombre qu’ils procurent. Les racines des arbres favorisent l’infiltration de l’eau dans les sols. Des sols désimperméabilisés, pas trop compacts autour des arbres, permettent d’infiltrer et stocker les eaux de ruissellement et de pluie. Les arbres sont un pilier de la régulation du cycle de l’eau et contribuent à diminuer les risques d’inondation. La plus grande diversité des espèces d’arbres plantées favorise une meilleure adaptation au changement climatique du patrimoine arboré et de la végétation. En effet, chaque espèce répond différemment aux conditions climatiques et autres pressions, en diversifiant les espèces, les chances de résistance et de résilience de la végétation urbaine au changement climatique et autres phénomènes associés (arrivée de ravageurs, maladies, etc.) seront accrues. 3 à 5 °C : c’est la réduction de température permise par la plantation d’arbres d’ombrage en zone urbaine. ADeme, 2018 2 à 4 °C de différence de température entre un pavement asphalté à l’ombre et au soleil. ADeme, 2018 7 °C de différence de température sont estimés entre l’intérieur de l’habitacle d’une voiture stationnée sur un espace ombragé à celle d’une voiture stationnée en plein soleil. ADeme, 2018 Gain en biodiversité En ville, les arbres jouent un rôle essentiel dans le maintien des continuités écologiques. Véritables refuges, ils constituent des corridors écologiques grâce auxquels de nombreuses espèces vivent, se reproduisent, se déplacent et se dispersent. Ce rôle s’accroît lorsque les arbres sont associés à d’autres végétaux (arbustes, buissons, etc.). Les arbres stimulent l’activité de la biodiversité souterraine grâce à leur réseau racinaire mais aussi lorsque leurs feuilles et branches se décomposent au sol (si celui n’est pas recouvert d’un matériau imperméable). La biodiversité du sol contribue grandement à sa qualité et sa capacité à fournir des services de régulation des cycles de l’eau et du carbone. En utilisant différentes espèces d’arbres, de préférence locales, la diversité d’autres espèces (végétales et animales) est aussi favorisée. Cette diversité des espèces est souvent associée à une plus haute diversité génétique qui limite la propagation des ravageurs et pathogènes. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants La plantation et la gestion durable des arbres en ville apportent de nombreux bénéfices en zone urbaine. Ayant valeur de patrimoine, ils offrent des bénéfices esthétiques et rendent les paysages urbains plus attrayants pour les résidents et les visiteurs. Ils impactent positivement la santé mentale et physique des habitants, notamment grâce à leur rôle dans l’amélioration du confort thermique et de la qualité de l’air. Arbres et haies, lorsqu’ils sont plantés assez densément, jouent également le rôle de brise-vent et de barrière de son, utile dans les zones exposées et proches des axes de circulation. Les arbres permettent enfin l’absorption de CO2 grâce à la photosynthèse et participent ainsi à limiter l’ampleur du changement climatique. Dans les zones urbaines bénéficiant d’arbres d’ombrage, la consommation énergétique liée à la climatisation peut réduire de 50 à 60 %. ADEME, « L’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Hauts-de-France », 2018 On estime que le bien-être de la population peut croître de 10 % en présence d’arbres. ADEME, « L’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Hauts-de-France », 2018 85 % des Français considèrent la proximité avec un espace vert comme un critère important. UNEP-IFOP, 2016