Répliquer et connecter les espaces de nature à l’échelle d’une ville adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Minérales et denses, les villes sont soumises à l’effet d’îlot de chaleur urbain (ICU). Il se caractérise par des températures plus élevées en cœur de ville qu’en périphérie ou dans les espaces naturels. Ce phénomène est amplifié par le changement climatique qui augmente la fréquence, la durée et l’intensité des vagues de chaleur et des canicules. Celles-ci renforcent la pollution de l’air et entraînent des conséquences importantes sur la santé des habitants, en particulier des personnes vulnérables. Pour lutter contre ce phénomène de façon efficace, à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, les collectivités peuvent répliquer et connecter les Solutions fondées sur la Nature en ville (voir les solutions proposées dans « Je veux rendre ma ville plus vivable »). En quoi cela consiste ? Répliquer et connecter les espaces verts et espaces de nature, peut se faire en identifiant en amont les zones à préserver et à renaturer à l’échelle de la collectivité, notamment dans le cadre de l’intégration de la trame verte et bleue dans les documents d’urbanisme (PLU(i), SCoT), leviers essentiels de la planification urbaine, mais aussi par la mise en œuvre d’une politique territoriale de renaturation. Il s’agit de répliquer et connecter l’ensemble des espaces de nature en ville en véritables réseaux écologiques (parcs et jardins, alignements d’arbres, jardins de pluie, noues végétalisées, arbres de pluies et zones humides, etc.). coûts et aides ressources clés Adaptation au changement climatique à la différence d’actions ponctuelles, telles que la désimperméabilisation/végétalisation de sites urbains ou la végétalisation de bâtiments en pleine terre, la mise en œuvre d’un réseau d’actions de renaturation à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, permet d’améliorer l’efficacité globale en matière d’adaptation au changement climatique et les bénéfices attendus pour la collectivité, à savoir : réduire les risques d’inondations, favoriser la recharge des nappes grâce à l’infiltration de l’eau dans les sols perméables au sein d’un réseau connecté d’espaces revégétalisés, et lutter contre les îlots de chaleur urbains. 20 °C de différence entre deux rues parisiennes expliquée par la densité de plantation d’arbres d’alignements (idéale vs trop faible). ADeme 5 °C de baisse de la température de surface, c’est ce qui a été mesuré au cœur de la ville de Strasbourg dans les parcs de l’Orangerie (26 ha) en comparaison avec les quartiers voisins minéralisés. ADeus, 2014 2 à 8 °C : c’est la différence de température observée entre les zones boisées et les zones urbaines. ADeme Gain en biodiversité Répliquer et connecter les espaces de nature en ville contribue au développement et au renforcement des continuités écologiques (telles que les trames vertes et bleues) mais aussi à leur maintien lorsqu’elles sont en bon état. Elles jouent ainsi pleinement leurs rôles de réservoirs et corridors pour la biodiversité. Ces continuités favorisent les échanges (notamment génétiques) entre populations d’espèces et facilitent les déplacements des individus vers des milieux plus favorables, rendant ainsi les espèces moins vulnérables aux multiples pressions anthropiques en zones urbaines (l’artificialisation des sols, la dégradation et la fragmentation des habitats, pollutions, bruit, circulation, etc.). Une meilleure connectivité des habitats naturels urbains contribue à la résilience des écosystèmes face aux aléas du changement climatique. Par ailleurs la préservation des espaces de nature urbains autour d’espaces patrimoniales emblématiques participent à façonner l’identité d’une ville, comme l’Angélique des estuaires à Nantes (espèce végétale endémique de France métropolitaine). Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Déployer un réseau de solutions fondées sur la nature à l’échelle d’un quartier ou d’une ville permet de démultiplier les co-bénéfices attendus pour le territoire et ses habitants, en rétablissant à grande échelle les fonctions essentielles des écosystèmes en milieu urbain : séquestration du carbone, amélioration de la qualité de l’air et amélioration de la qualité de l’eau. Le réseau de solutions contribue d’autant plus au bien-être et à la qualité de vie des habitants en ville qu’il offre des espaces de fraîcheur, de détente et de loisirs plus étendus et plus nombreux. Déployées dans tous les quartiers, ces solutions assurent également à tous les citadins un accès équitable à des espaces de nature sains et agréables et renforcent la cohésion sociale du territoire. 8 français sur 10 trouvent qu’il n’y a pas assez de végétal en centre-ville. UNEP-IFOP, 2019