Désimperméabiliser et végétaliser des sites urbains adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? En ville, l’imperméabilisation transforme considérablement les sols et altère, entre autres, leurs fonctions de régulation du cycle naturel de l’eau. Elle réduit considérablement la capacité d’infiltration et de rétention de l’eau dans les sols ce qui augmente les risques saisonniers liés à l’eau. Lors d’épisodes de fortes pluies, les ruissellements s’intensifient sur les zones imperméables et les réseaux d’assainissement unitaires et pluviaux se saturent plus rapidement, ce qui accroît le risque et l’intensité des inondations mais aussi des pollutions des milieux récepteurs. À l’inverse, durant les épisodes de sécheresse, les sols imperméabilisés ne disposent pas de réserve en eau pour les plantes et autres organismes vivants et ne peuvent pas restituer l’eau à l’atmosphère par évaporation, favorisant ainsi les îlots de chaleur urbains. De plus, l’imperméabilisation des sols altère leur fonctionnement et celui de la végétation et réduit indirectement, leur capacité à stocker le carbone. En quoi cela consiste ? La désimperméabilisation consiste à remplacer des surfaces imperméables (couvertes par du béton, de l’asphalte, des pavés, etc.) par des surfaces de pleine terre, ce qui permet de rétablir la capacité d’infiltration des sols. Cette démarche peut être appliquée dans divers espaces urbains, tels que les aires de stationnement, les cours d’école, les places, les trottoirs, etc. Les solutions sont variées : des bandes végétalisées le long des rues, des pelouses ou prairies urbaines, des jardins publics et privés en pleine terre, l’installation de noues, l’aménagement des pieds d’arbres en arbres de pluie, l’installation de revêtements semi-végétalisés. Bien que ces actions puissent être mises en œuvre sur de petits sites urbains, il est préférable de les déployer et de les répliquer à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’un village pour accroître leur efficacité. 45 % de ruissellement supplémentaires sont observés sur les sols urbains (imperméabilisés de 75 à 100 %), comparé à un sol naturel. ADEME, 2018 1,3 million d’enfants français en maternelle seront exposés à une chaleur excédant 35 °C dans les classes d’ici 2030. 55 % des écoles maternelles françaises seront concernées, et dans 4 départements (les Bouches du Rhône, la Seine-Saint-Denis, Paris et la Gironde), ce seront 100 % des maternelles. Oxfam, 2024 coûts et aides ressources clés Adaptation au changement climatique Les actions de désimperméabilisation et de végétalisation des espaces urbains représentent des solutions incontournables pour la gestion à la source des eaux pluviales en ville. En remplaçant les surfaces imperméables par des sols vivants et végétalisés, leurs fonctions naturelles telles que la régulation du cycle de l’eau et du carbone sont rétablies. Ces actions permettent de limiter les risques de ruissellement intense et d’inondation, en favorisant l’infiltration et la rétention de l’eau dans le sol ou la recharge des nappes dans certains cas. Elles aident également à lutter contre les îlots de chaleur urbains (ICU) en offrant des espaces de fraîcheur grâce à la combinaison de l’ombre des arbres et de la restitution à l’atmosphère de l’eau contenue dans le sol et la végétation – ce que l’on appelle l’évapotranspiration. De plus, ces actions permettent de rétablir la fonction de stockage du carbone des sols et de la végétation en ville et donc de contribuer à la lutte contre le changement climatique. 5 °C de baisse de la température de surface, c’est ce qui a été mesuré au cœur de la ville de Strasbourg dans les parcs de l’Orangerie (26 ha) en comparaison avec les quartiers voisins minéralisés. ADEUS, 2014 Dans un parc, la différence de température par rapport à des zones construites est significative et varie selon sa superficie de - 1 °C (pour 10 ha), - 2,5 °C (pour 20 ha) et - 3 °C (pour 50 ha). ADEME, 2017 Gain en biodiversité Les actions de désimperméabilisation des sols contribuent non seulement à s’aligner avec l’objectif de « zéro artificialisation nette » visée par la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021, mais permettent aussi d’améliorer la fonctionnalité des sols, véritables supports pour la biodiversité. Elles favorisent le retour de la nature en ville par la création de nouveaux habitats et de différentes strates de végétation qui permettent l’installation d’une plus grande diversité d’espèces (oiseaux, chauves-souris, petits mammifères, insectes et autres animaux dont les auxiliaires). Enfin, en favorisant l’infiltration et la rétention des polluants dans les sols et les racines, les actions de désimperméabilisation diminuent les rejets d’eaux polluées dans les milieux naturels, améliorant ainsi la qualité des eaux et des écosystèmes aquatiques récepteurs. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Les mesures de désimperméabilisation et de végétalisation des sites urbains ont de multiples co-bénéfices en ville. Elles améliorent le bien-être et la qualité de vie des citadins, en contribuant au confort thermique, à la qualité de l’air, et en créant de nouveaux espaces de détente et de loisirs à l’aspect paysager moins minéral. La proximité avec un espace vert est aujourd’hui une attente forte des citadins en France et un critère d’attractivité important pour les villes. Ces nouveaux espaces de nature en ville permettent également aux habitants de se réapproprier l’espace public, dans des villes plus vivables et accueillantes. 7 Européens sur 10 (72,2 % pour les Français) estiment leur proximité à des espaces verts « importante » ou « très importante » au moment de choisir leur lieu d’habitation. ADEME, 2017