adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Les milieux qui bordent un cours d’eau sont variés (prairies humides, ripisylves, forêts alluviales, etc.), par nature très dynamiques et constitués de différentes strates de végétation (arbres, arbustes, plantes herbacées et semi-aquatiques). Les ripisylves, formations boisées, buissonnantes et herbacées, sont des boisements naturels relictuels de bord de cours d’eau particulièrement menacés, soumis à de nombreuses pressions : artificialisation et dégradation des berges de cours d’eau, plantation forestière, érosion, pollutions diverses, obstacles, etc. Les ripisylves jouent pourtant un rôle essentiel dans l’adaptation au changement climatique en contribuant à la lutte contre les inondations et l’érosion des sols, grâce à leur action de stabilisation des berges. À l’interface entre milieux terrestres et aquatiques, elles jouent également un rôle clé dans le maintien des continuités écologiques le long des cours d’eau. Ce sont aussi des espaces boisés très appréciés des riverains pour la pratique d’activités récréatives : pêche de loisirs, promenade, activités sportives, etc. En quoi cela consiste ? Pour restaurer et gérer la végétation des bords des cours d’eau et zones humides, plusieurs actions sont possibles. Les actions de restauration peuvent prendre une forme active, avec des plantations d’espèces locales qui permettent de diversifier la végétation et les habitats (voir le site de Végétal local pour plus d’informations), ou une forme passive avec un mode de restauration en libre évolution pour un développement naturel sans intervention excessive. Cela commence souvent par la suppression des pressions, par exemple le piétinement, le surpâturage, ou encore les plantes envahissantes. Celles-ci doivent être contrôlées ou dans l’idéal être éliminées car elles perturbent fortement l’équilibre des écosystèmes aquatiques et rivulaires. Les actions de gestion permettent également de maintenir des ripisylves en bon état à travers, notamment : • le débroussaillage, la coupe ou l’élagage sélectif pour favoriser la mixité des âges au sein du peuplement d’arbres et d’arbustes et faciliter l’écoulement des eaux et prévenir les risques de chute d’arbres ; • la gestion des embâcles au cas par cas ; • le paillage pour favoriser la reprise et la croissance des nouvelles plantations ; • et enfin l’installation de protections autour des plantations pour empêcher les dégâts causés par les rongeurs et les cervidés. coûts et aides ressources clés Gérer et restaurerla végétation des bords des cours d’eau Adaptation au changement climatique Un couvert végétal en bordure de milieux aquatiques et humides en bon état écologique contribue à prévenir les risques d’inondation en ralentissant la vitesse du courant, en protégeant les berges de l’érosion et en favorisant l’infiltration de l’eau vers la nappe alluviale. Les berges arborées apportent de l’ombre sur le cours d’eau, ce qui entraîne une baisse des températures des eaux et limite leur évaporation en période estivale, en créant un îlot de fraîcheur en ville notamment. La biomasse d’une ripisylve (végétation et sol) contribue à la séquestration du carbone et donc à l’atténuation du changement climatique. L’entretien de cette biomasse peut même devenir une source de revenu (bois-énergie) pour la collectivité, à condition de mettre en place des pratiques durables. 80 % des flux de polluants peuvent être absorbés par une bande de végétation de 10 à 20 m. Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, 2022 5 m de berges peuvent être retenus par un aulne adulte. Ville de Saintes, 2020 Un tronçon ombragé de 400 m permet d’abaisser de 2 °C la température d’un cours d’eau présentant un débit de 100 l/s. WWF Suisse, 2017 gain en biodiversité Les écosystèmes à l’interface entre les milieux terrestres et aquatiques, tels que les ripisylves, sont des écosystèmes essentiels pour de nombreuses espèces. La végétation et le système racinaire des ripisylves contribuent à diversifier les habitats et les types d’écoulement le long du cours d’eau, offrant ainsi aux espèces terrestres et aquatiques une grande diversité de sites de reproduction, d’alimentation, de protection, de repos, etc. L’Écrevisse à pattes blanches et la Truite fario, par exemple, utilisent largement les caches au sein des abris racinaires aquatiques (source : FNE, 2020). Les ripisylves assurent également un rôle de corridor écologique. L’ombre fournie par le feuillage des arbres contribue à réduire la température de l’eau, ce qui favorise son oxygénation, deux facteurs déterminants pour la vie aquatique et la limitation des phénomènes d’eutrophisation. Les zones de lumière, en alternance avec les zones d’ombre, sont par ailleurs favorables au développement et à la diversification de la végétation aquatique. Les systèmes racinaires protègent les berges de l’érosion, filtrent les polluants et participent au dépôt et à la sédimentation des limons. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Les ripisylves contribuent de manière significative à la lutte contre la pollution des nappes superficielles et des cours d’eau. Véritables pompes filtrantes, les systèmes racinaires améliorent la qualité de l’eau à moindre coût. Elles limitent également les phénomènes d’érosion en stabilisant les berges. Les services écosystémiques offerts par la végétation en bordure de zones humides ou de cours d’eau sont nombreux : support du cycle de l’eau et du carbone, régulation du climat, des flux hydriques et de la qualité de l’air, rôle dans la recharge des nappes phréatiques. Elles peuvent également dans certains cas fournir des ressources en biomasse ou en bois-énergie. De plus, ce sont des milieux appréciés pour les activités récréatives. Véritables îlots de fraîcheur, ils contribuent à la qualité de vie des riverains.