adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Les feux font partie des dynamiques naturelles de certains écosystèmes forestiers, notamment méditerranéens. Cependant le changement climatique et les activités humaines viennent modifier leur fréquence, leur magnitude et leur intensité. D’autre part, la diminution des précipitations, l’allongement des périodes de sécheresse et la hausse des températures entraînent la réduction de la teneur en eau dans le sol et la végétation, ce qui augmente leur inflammabilité, accroît le risque d’incendie (un incendie étant un feu non maîtrisé), ainsi que la vitesse de propagation du feu. La récurrence des incendies affecte le renouvellement naturel des forêts. L’intensification des épisodes de sécheresse affaiblit les arbres et participe au dépérissement des forêts, ce qui favorise l’accumulation des parties inflammables des arbres et amplifie davantage les risques d’incendie. Par ailleurs, dans des forêts homogènes pauvres en biodiversité (arbres appartenant à une seule espèce, de même hauteur de canopée, de même âge, etc.), la propagation du feu est facilitée. Lorsque les forêts sont fragilisées ou dégradées, elles deviennent également plus vulnérables aux incendies et perdent en résilience, compromettant les nombreux services qu’elles fournissent : stockage du carbone, régulation du cycle de l’eau, réduction de l’érosion du sol, production de bois et fibres, support à la biodiversité, valeurs esthétiques, patrimoniales et récréatives. En outre, certaines espèces ne peuvent pas survivre à des incendies trop fréquents, ce qui entraîne une fragilisation des équilibres écologiques en forêt et une perte de biodiversité. Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) offrent une voie pour briser ce cercle vicieux. En quoi cela consiste ? Au sein des écosystèmes forestiers, la gestion et la restauration d’une mosaïque de milieux (autrement dit d’un mélange d’habitats forestiers diversifiés et irréguliers) et de milieux semi-ouverts et ouverts contribuent à créer une rupture avec le couvert forestier ce qui permet de limiter la puissance et la propagation du feu, voire de l’arrêter. L’ouverture des milieux, qui consiste à réduire la densité d’arbres et de buissons sur certaines surfaces au profit d’herbes et d’arbrisseaux, peut s’effectuer selon différentes méthodes : • les pratiques d’agriculture durable (cultures de printemps et vergers) ; • l’entretien par l’écopastoralisme (pratiques extensives) ; • le débroussaillage (pour les forêts méditerranéennes notamment) et/ou la réalisation d’éclaircies dans le massif forestier (coupe sélective) durant la période hivernale. Ces actions d’éclaircissement doivent s’accompagner de mesures de réduction de l’érosion (particulièrement sur les zones en pente). En aucun cas les coupes rases ne peuvent constituer une SfN ; • les brûlages pastoraux et dirigés, qui doivent être très prudemment utilisés, avec l’accompagnement d’experts, car ils peuvent affecter certaines espèces, dont certaines sont rares et menacées. Un diagnostic écologique doit être effectué au préalable de toute action. Basé sur une compréhension des caractéristiques du milieu forestier considéré et des enjeux de biodiversité, il permettra d’adopter les meilleures pratiques. 72 000 ha de forêts françaises ont brûlé en 2022, soit près de 6 fois plus que la moyenne des dernières décennies. Office national des forêts, 2023 8 600 feux de forêt se sont déclarés en 2022 en France. Office national des forêts, 2023 90 % des départs de feux sont d’origine humaine. Observatoire des forêts françaises, 2023 Le Code forestier fixe une obligation légale de débroussaillement (OLD) dans certaines régions. Ainsi, les zones boisées situées à proximité de lieux de vie (habitations, construction, chantier, installation, voiries…) doivent obligatoirement être débroussaillées. Pour plus d’informations, le site de l’Office national des forêts dispose d’une page dédiée. bon à savoir coûts et aides ressources clés Restaurer et gérer la mosaïque de milieux forestiers, ouverts et semi-ouverts pour lutter contre les incendies Adaptation au changement climatique Constituer des mosaïques de milieux ouverts et semi-ouverts en forêt peut favoriser l’adaptation des écosystèmes forestiers au changement climatique. L’hétérogénéité des habitats améliore la résilience des écosystèmes forestiers. Cette pratique doit néanmoins être mise en œuvre de manière raisonnée et répondre à des enjeux de préservation et/ou de prévention des risques avec un diagnostic écologique préalable. En effet, en fonction du contexte, des ouvertures trop importantes et/ou mal localisées peuvent entraîner des risques d’érosion, de fragmentation des habitats forestiers et favoriser des espèces invasives. Gain en biodiversité Les milieux forestiers, ouverts et semi-ouverts abritent une biodiversité riche, dont plusieurs espèces sont protégées. Certaines espèces sont strictement inféodées aux milieux forestiers ou aux milieux ouverts et semi-ouverts, tandis que d’autres fréquentent ces différents types de milieux au cours de leur cycle biologique. Les milieux ouverts et les lisières forestières, qui sont des zones de transition offrant à la fois abris et nourriture aux espèces, jouent un rôle important dans la dynamique naturelle des forêts. Ils contribuent à enrichir la biodiversité globale de ces écosystèmes. De plus, ces habitats intermédiaires aident à préserver certaines espèces qui nécessitent des environnements variés pour se protéger des variations climatiques extrêmes. Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants La conservation des milieux ouverts grâce aux pratiques d’écopastoralisme et d’agriculture durable permet de soutenir l’économie (avec la production de produits locaux de qualité) ainsi que l’identité paysagère du territoire. Les mosaïques forestières (forêts denses, clairières et lisières) contribuent à la qualité paysagère des milieux forestiers et favorisent le tourisme de nature (randonnées, observations de la faune, etc.). Certaines activités artisanales peuvent également bénéficier de ces mosaïques de milieux (apiculture sauvage, plantes médicinales, menuiserie, etc.). Ainsi, une gestion forestière durable permet la valorisation économique du territoire.