adaptation au changement climatique gain en biodiversité autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Pourquoi c’est important ? Les agriculteurs sont les premiers gestionnaires des zones humides et sont donc garants de leur sauvegarde et du maintien de leur biodiversité particulièrement remarquable. En effet, entre 50 et 55 % des zones humides ont un usage agricole et 40 % d’entre elles sont des prairies humides (source : association Ramsar France, 2024). Ces milieux disparaissent rapidement sous les pressions d’artificialisation et d’urbanisation dans les territoires alors même qu’ils fournissent des services écosystémiques essentiels aux agriculteurs et à leurs activités, ainsi qu’à l’ensemble des populations rurales (diminution des risques d’inondation, restitution de l’eau en période estivale, qualité de l’eau, filtration des polluants, etc.). Les zones humides font aussi partie du patrimoine paysager des zones rurales. Elles participent ainsi à l’attractivité du territoire pour les habitants et visiteurs en quête d’espaces de nature. En quoi cela consiste ? La protection des zones humides, telles que les prairies humides pâturées, peut passer par une mise en défens à l’échelle de l’exploitation. La restauration du fonctionnement hydrique naturel d’un espace agricole, afin qu’il retrouve ses caractéristiques de zone humide, peut s’appuyer sur la suppression des systèmes de drainage et de fossés par comblement (ils altèrent l’écoulement naturel) ou encore sur la suppression de remblais (ils imperméabilisent le sol). Cela permet de reconnecter la surface du sol et les nappes phréatiques. La restauration des zones humides peut également passer par la création ou restauration de mares ou réseaux de mares. Enfin, la mise en place de pratiques agricoles durables, telles que la limitation de l’utilisation des produits phytosanitaires, le maintien d’un linéaire de haies et de ripisylves favorables à la phyto-épuration et à la biodiversité, ou encore la mise en place de pâturage extensif (ex : pâturage tournant dynamique qui permet la régénération des prairies), participent également à la préservation et à la restauration de ces milieux remarquables. coûts et aides ressources clés Préserver et restaurer une zone humide en milieu agricole Adaptation au changement climatique La préservation et la restauration des zones humides renforcent la résilience des exploitations et du territoire face au changement climatique : ces milieux favorisent le stockage de l’eau et la recharge des nappes phréatiques, contribuent à sécuriser l’approvisionnement en eau potable en période estivale en restituant l’eau en période de sécheresse, et réduisent les risques d’inondation en période de fortes pluies. Les zones humides jouent donc un rôle crucial dans la régulation de la qualité de l’eau et des cycles hydrologiques. Elles permettent aussi de maintenir des conditions de culture plus stables, et de modérer l’irrigation. En somme, les zones humides présentes à l’intérieur ou autour des exploitations agricoles participent à l’adaptation au changement climatique des terres agricoles, en offrant une vaste panoplie de services écosystémiques. 30 % du carbone terrestre est stocké dans des tourbières. Association Ramsar France, 2020 gain en biodiversité La diversification des habitats, et donc des ressources (ex : aliments) et des paramètres (ex : taux d’humidité), favorise la diversité faunistique et floristique. Concernant les zones humides, de nombreuses espèces animales et végétales, souvent protégées, en dépendent : elles y vivent, s’y nourrissent ou s’y reproduisent. Leur restauration permet de rétablir les habitats favorables à ces espèces. Elle contribue à la densification du maillage des corridors écologiques, ce qui facilite la dispersion des espèces et leur reproduction. En outre, les zones humides participent à l’épuration des eaux suite à leur transit, et donc à la filtration des polluants. Elles maximisent également le recyclage des éléments nutritifs de l’eau. La qualité des sols et des eaux est améliorée, ce qui est encore une fois propice à la diversité biologique. En France, 30 % des plantes protégées, 50 % des espèces d’oiseaux, 66 % des espèces de poissons et 100 % des espaces d’amphibiens dépendent des zones humides. Conseil national de protection de la nature dans Agence de l’eau RMC, 2021 400 espèces végétales, 148 espèces d’oiseau et une population importante de tortues Cistudes (une espèce classée quasi-menacée protégée en France) vivent dans l’étang de Tanchiccia, une zone humide remarquable de 80 ha située en Corse. Comité de Bassin Méditerranée-Corse, 2021 Autres bénéfices pour le territoire et ses habitants Au-delà des services d’adaptation au changement climatique et des bénéfices pour la biodiversité, les zones humides agissent également positivement sur la fertilité des sols grâce à la régulation des cycles biogéochimiques (de l’eau, de l’azote, du carbone, etc.). Le stockage du carbone par les zones humides contribue en outre à l’atténuation du changement climatique. Certaines zones humides restaurées peuvent être favorables à l’élevage extensif, car elles produisent du fourrage en période estivale et apportent des îlots de fraîcheur pour le bétail. Elles permettent d’enrichir les activités économiques du territoire en diversifiant les produits agricoles disponibles (ex : apiculture, canneberges, …). Les micro-organismes et organismes aquatiques qui sont présents dans les zones humides améliorent également la fertilité des sols agricoles voisins grâce à la symbiose ou à la migration de nutriments. Leur fonction épuratoire et leur capacité d’absorption et de filtration des polluants, notamment agricoles, contribuent au maintien de la qualité de l’eau dans les bassins versants. Enfin, ces milieux sont sources de multiples activités récréatives et touristiques (sentiers, jardins partagés, sites de baignade, parcours de santé, zones de pêche, etc.). Leur protection et restauration participent à renforcer le lien social, à améliorer le cadre de vie des habitants, et à renforcer l’attractivité du territoire. 2000 € : c’est l’économie réalisée par hectare et par an pour le traitement de l’eau potable grâce au pouvoir épurateur des zones humides. Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, 2021