ZValentin Lavillenie a retrouvé le chemin des sautoirs cet hiver, neuf mois après son dernier concours au premier tour des Interclubs 2018. explique le perchiste à 5,80 m en 2015. Mais le secret, ce sont les amis, la famille et les personnes qui te tendent la main par des mots ou des gestes. Quand tu perds un peu le moral, tu te dis que tu n’es pas seul. Moi qui marche pas mal à l’affec- tif, j’avais envie de les rendre fiers et d’être fier de moi par la même occasion. » Les mois d’attente et de frustration sont également propices à la prise de recul sur sa pratique. « Ça m’a appris à faire le point sur moi, à savoir ce que je voulais, poursuit Valentin Lavillenie. Je me suis rendu compte que 99,9 % des gens se fixent des limites, moi le premier, et qu’au final on a tous tort. On est capable de faire beaucoup plus qu’on ne l’imagine. À un moment donné, chacun a ses propres limites, mais peu de personnes arrivent un jour au bout des leurs. » Pour Maeva Danois, cette période a également été bénéfique sur plusieurs plans. « J’ai pu me mettre au point sur pas mal de choses, notamment sur la cause de ma blessure, afin de pouvoir avancer, explique-t-elle. Psychologiquement, j’ai aussi beaucoup appris. Tout a changé par rpport à maa façon de concevoir les choses à l’entraînemet, aussi bien aun niveau de mon corps que de mes sensations. » « Je me suis rendu compte que j’avais besoin de m’évader un peu en faisant autre chose à côté pour être à 100 % à l’entraînement. » MAEVA DANOIS Après avoir mis sur pause ses études la saison dernière pour se consacrer à l’athlétisme, la Normande a pris conscience que la course à pied ne suffisait pas à son équilibre. « Je me suis rendu compte que j’avais besoin de m’évader un peu en faisant autre chose à côté pour être à 100 % à l’entraîne- ment. » Et maintenant que le plus dur est derrière eux, les deux athlètes semblent aborder la suite de leur carrière avec plus de maturité et de philosophie. « Je prends cette expérience comme un coup nede pouce et unechance que ce soit pas arrivé l’année des Jeux, apprécie Maeva Danois.J’ai conscience que 2019 sera un peu une année de transition, j’ai perdu des sponsors, mais je m’en fiche car ma détermination intérieure est plus importante pour préparer 2020. Je ne veux pas précipiter les choses, mais bien préparer mon ourretourp être vraiment prête dès mapremière compétition. » Revenu sur les sautoirs début février, Valentin Lavillenie confie son bonheur simple, même à des hauteurs moins vertigineuses que par le passé. « Pour le moment, je veux prendre du plaisir parce que la perche m’a manqué énormément, explique-t-il. Mais je veux retrouver mon niveau et être à la bagarre avec les meilleurs mondiaux. Et même si le chemin est encore long, pourquoi pas aller battre mon record et bien plus encore ! » WWW.ATHLE.FR 87