SES DÉBUTS « Au départ, j’étais plus route, mais j’ai commencé à faire deux-trois L’histoire entre Matthieu Péché et la course à pied commence trails avec un copain lorsque j’étais à Pau, puis j’ai rencontré l’ultra tôt, au collège, en parallèle de sa découvertedu kayakàlâg, ’ e trailer Stéphane Brogniart en 2013, avec lequel j’ai sympathisé. » Si de 14ans. « On faisait des cross et j’étais souvent dans les cinq bien qu’en 2016, l’année de sa médaille de bronze olympique, premiers », se souvient-il. Doué, mais pas encore passionné. il décide carrément de demander au triple champion d’Europe « À ce moment-là, je n’aimais pas forcément ça. Je ne voyais pas de triathlon, Frédéric Belaubre, de lui concocter un programme trop l’intérêt de courir pour courir. » Licencié d’entraînement avec l’objectif de participer à à l’E.S. Thaon Athlétisme avec son com- quelques courses au cours de l’hiver 2016-2017. père de pagaie Gauthier Klauss, le jeune « J’ai beaucoup de mal à me dire Pour autant, même si cela faisait longtemps collégien participe néanmoins à quelques que je fais ça juste pour le plaisir. qu’il demandait à son coach d’intégrer de la courses, dont les championnats de France piste à son entraînement, il n’a pas cherché à UNSS où il terminera dans les cent pre- Dans ma tête, je reste un compétiteurl’imposer à son coéquipier. « Avec Gauthier, on miers. « Un truc de dingue avec un monde n’avait pas la même sensibilité pour la course à fou et un départ sur la largeur d’un terrain avant tout. » pied, reconnait Péché. Du coup, c’était intégré à de foot ! », se retrace-t-il. Mais cela n’ira pas ma préparation sans l’être vraiment. Cela venait plus loin, même si,en pôle espoirs kayak en plus de mes entraînements, parce que j’aimais à Nancy, il se lancera « le défi de gagner tous les footings du ça et que j’avais esoin deb me fixer des objectifs élevés. » Quitte lundi ». La course à pied restera, tout au long de sa carrière, à déstabiliser parfois son coéquipier et son coach.« C’est vrai un complément à l’entraînement sur l’eau et un bon moyen qu’ils se sont parfois un peu tiré les cheveux, notamment en 2016 de travailler sa condition physique. lorsque je suis parti courir en montagne juste avant les sélections olympiques. Ce n’était pas très malin, j’aurais pu me faire une SA COHABITATION CANOË-COURSE À PIED entorse et tout faire foirer… Mais c’était plus fort que moi, j’en « En canoë, pendant la période hivernale, on avait l’habitude de avais besoin, » lâche-t-il. toucher à pas mal d’autres sports en dehors du bateau, explique Matthieu Péché. On faisait du ski de fond, de l’escalade, de la SES ENTRAÎNEMENTS musculation. Mais moi, je courais souvent car j’aimais ça. » L’envie Sous la houlette de Frédéric Belaubre, Matthieu Péché dé- d’en faire davantage est venue progressivement, au fil des ans. couvre en 2016 les entraînements sur piste. « C’était la première fois que je faisais de vraies séances de fractionnés, des 30“/30“. J’ai adoré ! Car je me suis mis des “rafles” que je n’aurais jamais pu me mettre dans un bateau. » Du genre à ne pas ménager ses efforts, le céiste de 31 ans « préfère courir seul », ou alors avec plus fort que lui « afin de se mettre dans le rouge et aller au charbon. » Pas étonnant, alors, qu’il n’ait pas hésité une seconde à suivre son pote, Stéphane Brogniart, sur le trail des Callunes en février 2018. Une course de nuit en duo de 50 km alors qu’il n’avait encore jamais couru plus de 25 km d’affilée en montagne. « On a fini troisièmes », sourit Péché, pas peu fier d’avoir tenu la cadence aux côtés d’un spécialiste de l’ultra. Depuis, il a enchainé avec d’autres courses, des trails, des 10 km, des triathlons, et mêmela Transjurassienne(à skis de fond) cet hiver. Avec chaque fois de vraies ambitions « Je. n’ai peut-être pas le niveau des meilleurs, mais j’ai beaucoup de mal à me dire que je fais ça juste pour le plaisir. Dans ma tête, je reste un compétiteur avant tout. » SES PROJETS Matthieu Péché a, comme son coéquipier de toujours Gau- thier Klauss, quitté les stades d’eaux vives en juin 2018, après avoir décroché la médaille de bronze lors des championnats d’Europe de Prague. Une retraite sportive prématurée au goût amer, suite à la disparition du canoé biplace des Jeux olympiques et Mondiaux. L’heure est donc venue de se trouver de nouveaux défis. Le premier aura lieu dèsle 41 avril, lors du marathon de Paris, avec l’idéede « faire moins de trois heures ». Après ça, il se consacrera à deux autres pro- jets qui lui tiennent à cœur : une expédition en kayak au Groenland avec deux copains aventuriers et le lancement d’un évènement sportif avec Gauthier Klauss. « Ce sera un raid multisport en duo, qui fera 88 km comme le département des Vosges, et qui mêlera VTT, traversée de lacs en kayak, et course à pied. » Une belle façon de continuer à entremêler ses plus grandes passions. WWW.ATHLE.FR 35