(GÉNÉRATION 2024 ) MARTIN FRAYSSE Dans la vie comme sur le stade, Martin Fraysse n’adole ou de modè« pas vraiment d’ile » . N’empêche,le jeune homme de presque dix-huit ans (il lesaura en juin) est arrivé au 400 m haies par mimé-tardif de l’évènement n’a pas facilité ses desseins, alorsqu’il avait fait le choix de couper après les championnatsde France, pour « ne pas trop tirer sur la corde » et risquer dese griller pour la suite. « C’était la première fois depuis un an tisme. Un cycle athlétisme à l’école lors duquel il « accroche que je subissais une course, à voir des gens devant moi et ne bien avec l’intervenant », une première licence au club de pas pouvoir revenir sur eux. Ça ne fait pas plaisir, mais c’est Perthuis en 2011 « pour faire un peu de tout, même si mon père aussi de l’expérience qui rentre de se dire qu’on ne peut pas me voyait plus sur du demi-fond en raison de mon gabarit », le gagner àchaque fois, et qu’une carrière, cela passe aussi par début de parcours est assez classique. Puis en minimes, il des échecs », raisonne le jeune homme. voit son pote d’entraînement Rémy Garcin se qualifier aux championnats de France cadets sur 400 m haies. CHANGEMENTS À PRÉVOIR « À cet âge-là, quand tu vois quelqu’un de ton club qualifié Coaché depuis ses débuts par Ludovic Gouge, le dé- aux France, tu n’as qu’une envie, c’est de fairepareil », remet MARTIN sormais junior sait que l’année 2019-2020 devrait être Martin. Jusque-là amateur de haies hautes et d’épreuves FRAYSSE synonyme de changement dans son environnement. combinées, il n’a alors plus à se poser la question de quelle Dans l’immédiat, il a deux objectifs bien établis dans le spécialité choisir. « Bon, mon premier 200 m haies, je l’ai ter-NÉ LE 30/06/2001viseur. D’abord intégrer l’Insa de Lyon pour y mener à bien minéavec une fracture du bras après une chute sur le dernier zENTRAÎNEUR des études d’ingénieur. Actuellement en Terminale S à obstacle, sourit le champion d’Europe cadets 2018. Mais ça LUDOVIC GOUGE Perthuis, le hurdler au catogan vit « à cinq minutesà pied m’adonné encore plus envie de contnuer dans cette voie-l. »i à zCLUB du lycée et à dix du stade, dans des conditions royales . En» En 2017, pour sa première saison, il court en 54’’65, toutATHLÉ PROVENCE CLUBS parallèle, il vise un podium aux championnats d’Europe en continuant à tâter des combinées. « Vu que j’avais fait zRECORDS PERSONNELS U20, à Boras (Suède). Dans cette optique, il s’est mis en sixième aux France à Dreux, alors que j’étais cadet première50’’63 (84CM) – 53’’05 (91 CM)tête de se rapprocher « le plus vite possible » des 50’’, et année, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à jouer pour zPALMARÈS du record de France juniors (49’’93). les championnats d’Europe cadets l’année d’après. Je me suisCHAMPION D’EUROPE CADETSIl lui faudra pour cela composer avec des haies un peu donc mis à fond dans le 400 m haies. » Après un hiver 2018 (GYÖR 2018) plus hautes (91 cm au lieu de 84 cm), ce qui ne le boule- consacré au 400 m en salle pour« bien travailler la distanceQUATRIÈME DES JEUX OLYMPIQUESverse pas plus que ça. « Je vais perdre un peu de temps au et faire de la caisse », les progrès ne tardent pas à arriverDE LA JEUNESSE début, forcément, mais ça ne va pas changer mon schéma début mai, puis 51’’77 à (BUENOS AIRES 2018) de course. L’une de mes qualités est de savoir m’adapter, et je au printemps. Rentrée en 52’’61 Saint-Egrève un mois plus tard. pense que je passe plutôt bien les haies. En fait, c’est surtout « Les chronos descendaient tout seul, j’en étais moi-même la fatigue qui rendra plus difficile de lever les genoux à la fin », surpris, puisque mon seul objectif était de courir en moins de se marre le recordman de France cadets. 53’’ pour me qualifier pour les Europe. » À Györ (Hongrie), le Dans une discipline en plein boum, dans l’Hexagone jeune homme d’Athlé Provence Clubs confirme son nou- comme dans le monde, le Provençal imagine déjà que veau statut (meilleur temps des engagés) en remportant « les qualifications pour les grands championnats seront le titre (ex aequo avec le local Daniel Huller), en 50’’63. très dures à aller chercher dans les années à venir », avec Depuis, il est revenu « frustré » des Jeux olympiques de la la concurrence des Coroller, Kounta, Vaillant, Happio, jeunesse à Buenos Aires, en octobre, avec une quatrième et autres. L’appétit venant en mangeant, son excellente place finale. Comme bien d’autres, le positionnement très saison 2018 a décuplé ses ambitions, dans la foulée de la réussite de ses aînés. « Au début, je ne savais pas trop qui était Victor (Coroller). Quand j’ai vu ses chronos l’an La voie passé, ça me paraissait stratosphérique. Maintenant, je medis que ce n’est pas impossible, puisque j’ai battu son recordde France chez les cadets. Ça met une lumière au bout duu Ludvy (Vaillant)couloir d’avoir des exemples comme luio’il en fal lait, dest chez les seniors. » Voilà, squi émergen est tracéeexemples tout trouvés. Pour sa première saison pleinement consacrée au 400 m haies, Martin Fraysse a crevé l’écran en 2018 en devenant champion d’Europe cadets à Györ. Il marche désormais dans les pas de la nouvelle génération du ‘’4H’’ français, en plein renouveau à l’heure actuelle.RÉDACTEUR : ETIENNE NAPPEY - PHOTOGRAPHE : M. CHAPELLE / PHOTOATHLE.FR 52 ATHLÉTISME MAGAZINE AVRIL-MAI 2019