CHAMPIONNATS D’EUROPE EN SALLE ( L’ACTU ) «Avec Mame, on a souffert et on ne veut pasque vous viviez la même chose que nous. »Lorsque Thomas Jordier a pris la paroledevant ses coéquipiers du 4x400 m,les coursives du stade, sous les yeux d’un Nicolas Courbièrere. « Même si on voulait vraiment l’or, on savoure, confiehilaait figure d’anciemas Jordier, 24 ans, qui fn dans ce relaisThoq ans. Jusque-là, j’étais le championil a intégré depuis cinqu’ avant l’entrée dans la chambre d’appel de l’Emirates Sta- d’Europe des quatrièmes places. La génération des Mame, Teddy dium, c’est tout un pan de l’histoire récente de ce relais si (Atine-Venel), Elimane (Hanne) et moi, c’est une histoire de rage. souvent malchanceux en grands championnats qui lui est Je voulais vraiment débloquer ce compteur. » revenu à l’esprit. LE PODIUM Pour y arriver, le quatuor tricolore a su faire preuve d’oppor- Pendant que leurs homologues féminines enchaînaient les tunisme. Avec Mame-Ibra Anne et Thomas Jordier en rampe récompenses, avec en acmé les titres en plein air en 2014 et 1 de lancement, puis Nicolas Courbière etFabrisio Saidy pour en salle en 2015, les Bleus ont enchaîné les déceptions, en BELGIQUEz 3’06’’27 parachever le travail.« Les gars avaient une confiance absolue terminant notamment au pied du podium continental en 2 en notre dernier relayeur, retrace iMarc Veccho, responsaleb 2014 à Zurich et en 2018 à Berlin. Si la disqualification des ESPAGNEz 3’06’’32des 4x400m. Ils se sont dits : ‘’Si on arrive à lui donner le témoin Russes pour dopage leur a finalement permis de récupérer collé aux autres, il peut arriver n’importe quoi.’’ » Bien vu, puisque sur tapis vert la médaille de bronze du rendez-vous suisse, lesspécialistes masculins du tour de piste n’étaient plus montés 3 FRANCEz 3’07’’71le Réunionnais, révélation de ces championnats pour leclan tricolore avec une cinquième place en individuel, a sur un podium international collectif depuis 2006. Une éternité. su attendre patiemment pour déborder aisément dans la Autant dire que leur troisième place obtenue à Glasgow a été dernière ligne droite les concurrents polonais et britanniques, accueillie comme une délivrance. Avant même la cérémonie afin d’offrir à la France la troisième place en 3’07’’71, derrière officielle, qui a eu lieu lors du gala de clôture des champion- la Belgique (3’06’’27) et l’Espagne (3’06’’32). nats, les Tricolores ont rivalisé de démonstrations de joie. Avec quelques images déjantées à la clé, comme Mame-Ibra UN MÉLANGE D’EXPÉRIENCE ET DE JEUNESSE Anne portant en triomphe Fabrisio Saidy, de dix ans son Ce qui a fait la différence par rapport aux années précé- cadet, ou Thomas Jordier chantant des airs d’opéra dans dentes ? Tout simplement « la réussite », estime Mame-Ibra Anne. Peut-être aussi l’alchimie entre les nouveaux visages, Le relais incarnés par le Réundeux sélmais seulementles anciens Anne et Jjeunesse dans notre relais », remarque d’ailleurs le premierionnais Saidy, 19 ans, et Courbière, 25 ansde France A, etections en équiperdie « Il y avait de l’expérience et de lao r. de la délivrancenommé, qui a été rassuré par son camarade d’entraînement Mame-Ibra Anne alors qu’il s’inquiétaitde ne plusavoir de jambes après ses trois 400 m en deuxjours. « J’étais un peu le nouveau, je suis arrivé sur la pointe des pieds,relate de son côté le Toulousain Nicolas Courbière. J’ai été super bien intégré. Mame Longtemps malchanceux, le 4x400 m masculin est enfin monté et Thomas m’ont beaucoup parlé et rassuré, ils ont vraiment ététop. Pour l’instant, le 4x400 m est ma seule chance de faire des sur un podium européen à Glasgow, en prenant la troisième place. sélections. Je viens du rugby. L’aspect collectif fait partie de moi. »En résumé, « la mayonnaise a pris », se félicite Marc Vecchio, Grâce à un peu de réussite et surtout beaucoup de ténacité. qui n’oublie pas les très impliqués remplaçants Lidji Mbayeconclusion d’une belleroller, encore espoirs. Laet Victor Co Peut-être le début d’une belle aventure. histoire ?e l’IvrcorrigNon, « cette troisième place n’est pas une fin en soi »,« Je pense que ça va nous libérer un peuyen Anne. mentalement, e projette Jordsier. Le vent commence à tour- ner. »Les échéances à venir sont en effet nombreuses avec, dèsdébut mai, les Relais mondiaux, puis,fin septembre, les Mondiaux de Doha avec l’habituel relais mis aussi le touta nouveau 4x400 m mixte composé d deux homme et duxe s e femmes. Avant de se tourner ves lesJeux olympiques dr e Tokyo et les championnats d’Europe de Paris en 2020. Lors de tous ces championnats,esplaces e ttulaie s’an-l d i rs noncent difficiles à attribuer. Surou qu’i fauda compterl rt t également avec les présences deLudvy Vaillant,Teddy Atine-Venel, Mamoudou-Elimane Hanne etMamado Kasséu Hann, les trois premiers ayant d’ailleursé avec leté alignés relais l’été dernier lors des Europe de Berlin. « Personne n’est indiscutable, prévient Thomas Jordier. On va devoir rester sur le qui-vive.»Marc Vecchio observe cetteconcurrence avec gourmandise : « On a réussi à faire une médaille sans certains de nos points forts. C’est prometteur, ça prouve qu’on a quelques cartouches supplémentaires. Il y a une vraie émulation entre eux, qui va élever leur niveau. » La dynamique est enclenchée, reste désormais à la prolonger. WWW.ATHLE.FR 25