alexandratavernier « Tout le monde essayait de me déstabiliser » z « Je suis du genre à ne jamais savoir quoi plutôt sympas, on rigole. On trouve des petits faire dans une chambre d’appel. Je trouve trucs pour que ça passe plus vite. L’an passé, ça long. Moi, le regard des autres, droit dans à Madrid, la Chinoise, avec qui je m’entends les yeux, ça me déstabilise. Alors, je mets des très bien, a essayé de parler en français. On lunettes de soleil. Je vois tout le monde, mais s’est mises à rire ! En revanche, j’aimerais bien personne ne me voit. J’ai commencé à faire ça être une petite souris pour voir comment ça aux Mondiaux juniors de Barcelone, en 2012. se passe dans les salles de repos des épreuves Dans la chambre, tout le monde essayait de combinées, où ils ont accès aux téléphones, aux me déstabiliser ! En qualifs, j’avais eu du mal. ordis, contrairement à nous. Ou encore mieux, Du coup, pour la finale, j’avais mis ces fameuseschez les sprinters, voir comment Bolt et Gatlin lunettes. Et là, pas de souci. Ça avait plutôt biense jaugeaient… » marché puisque j’ai gagné ! Il avait fallu que je prenne en compte un truc : les gens sont doués pour les petits regards qui peuvent faire basculer un concours. Une chambre d’appel, ça se joue à l’intox, aussi, d’autant qu’on analyse tout ce qu’on voit : ‘‘Elle, elle tremble un peu au- jourd’hui, elle semble moins forte – une de moins.’’ Les filles, c’est vicieux, vous savez (rires). Mais en gé- néral, les adversaires sont christophelemaitre « Une torture ! » z « Pour moi, franchement, c’est un peu une torture. Tout ce que j’ai envie de faire à ce moment-là, c’est d’aller courir, donc ça me paraît long. Alors, je bouge, je bouge, je bouge pour rester dedans. Rester concentré, dans ma course. Mais ce n’est forcément simple, car on est dans une salle où on peut voir tous ses concurrents. On a le temps de cogiter et pour beaucoup, il y a un risque de sortir de sa concentration. En grand championnat, en général, on a un bout de tartan pour s’échauf- fer, c’est bien. C’est plus compliqué en meeting car là, ils font avec les moyens du bord, et ils n’ont parfois pas du tout de place. Il arrive qu’on se retrouve tous dans une salle minuscule, sans pouvoir bouger. Une fois, je ne sais plus où, on a fait deux chambres d’appel à la suite. Et il n’y avait que du béton au sol, on cassait nos pointes ! C’était horrible. En plus, les officiels ne veulent pas, souvent, qu’on soit en trainings, c’est pointes obligatoires. Les autres sprinters ? Ils font les gammes, ils bougent, mais ils ne roulent pas spécialement des mécaniques. Ça, c’est pour les télés, pour la foule dehors, mais pas en chambre d’appel. Bolt ne faisait pas le show, par exemple : c’est quelqu’un de très relax, détendu, chaleureux. Il parle avec tout le monde, dans la chambre. De toute façon, comme je l’ai dit, je ne fais pas trop gaffe à ce qui se passe. J’essaie juste de calmer mon impatience. » WWW.ATHLE.FR 75