( DOSSIER ) LE PLAISIR DE COURIR arabbenhamouche Ceinture noire en short Karatéka ceinture noire, Arab Benhamouche, 52 ans, s’est mis à la course à pied sur le tard. Il espère passer cette année pour la première fois sous les quatre heures au marathon. RÉDACTRICE : VÉRONIQUE BURY Il ne s’arrête jamais, Arab Benha-mouche ! Cet électricien franco-algérien d’origine kabyle, que toutle monde surnomme « Ben », a desparticipe juste aux rencontres du dimancheavec l’Olympique Paris 15. Je joue en vétéran endeuxième division des Hauts-de-Seine. J’aimebien l’ambiance. »de 10 km, et finit par épingler ses premiersdossards sur semi-marathon à Paris puisGenève, avant de s’aligner sur les 42,195 kmdans la capitale, en 2016 et 2017. Cette année, journées bien chargées. En plus des horaires pour son troisième marathon, le quinqua à rallonge qu’il effectue sur les chantiers LE RÊVE NEW YORKAIS espère passer sous la barre des quatre heures. d’Île-de-France, ce quinquagénaire sou- Finalement, c’est la course à pied qui est en « Quand j’ai commencé à courir, c’était juste riant cumule les activités sportives. Chaque train de prendre l’avantage sur ses sports pour le plaisir. Mais je me suis rapidement pris semaine, il totalise ainsi deux à trois séanceshistoriques, avec trois à quatre sorties par au jeu et, maintenant, j’essaie quand même de karaté, trois ou quatre sorties en course semaine… Et pourtant, il a débuté le running d’améliorer mes chronos. » à pied et un match de football. Pourquoi ? sur le tard, à 48 ans, grâce à un ami et col- Même si ses maîtres-mots restent le bien- « Pour le plaisir », répond-il simplement, etlègue italien qui faisait beaucoup de courses, être et le plaisir. « Je me sens beaucoup plus parce que ça lui fait« énormément de bien à notamment des marathons. Novice, il décide en forme qu’avant, moins essoufflé, et je cours la tête » . C’est grâce au karaté qu’il a pris goûtalors de rejoindre un club, Championnet mieux sur le terrain de foot le dimanche », au sport. « J’ai découvert ce sport en Algérie, Sports, au nord de Paris dans le 18 arrondis-eapprécie-t-il. Son rêve ? Participer au mara- en 1985, mais c’est en arrivanten France, en sement. « Mais je n’ai pas pu continuer car lesthon de New York. « Je voulais le faire pour 1997, que je m’y suis vraiment mis. » Au pointhoraires d’entraînement n’étaient pas toujoursmes 50 ans, mais je m’y suis pris trop tard ! » de décrocher sa ceinture noire et de pré- adaptés à mes contraintes professionnelles.»PasPas grave, dans trois ans, il aura 55 ans, parer actuellement son deuxième dan. Le grave, il décide de continuer à courir seul deun compte (presque) rond pour s’offrir football ? C’est plus un sport de copains. « Jeson côté dans des parcs, au rythme de sortiesson rêve. 42 ATHLÉTISME MAGAZINE AVRIL-MAI 2019 .R.D.R.D .R.D