La longueur d’avoir l’impression de pouvoir réussir, j’avais un entraîneur quim’a pris en charge individuellement, comme c’était le cas au sauten longueur. Mon père était routier et souvent en déplacement, ma mère était aide-soignante et rentrait tard du travail, donc j’avais besoin d’avoir quelqu’un, une figure, pour me diriger. » comme COURIR ? JAMAIS !En route vers les sommets planétaires sur les rings, la Nan- un combat céenne goûte à nouveau à ce qui s’apparente à de l’athlé, ent beaucoup pour travaillersonfonier.Pasrimentcouranc valaisir. « Qu’est ce que je n’aimais pas ça ! Mais je le faisais,un pd’ailleurs fait un jourparce que cela faisait partie dujeu.J’ai un 10 km en 47’, quelques semaines avant un combat. » Son entraîneur de toujours,René Cordier, lui avait dit qu’elle Avant de dominer le monde sur les rings de boxe, finirait par apprécier l’exercice. Mais deux ans et demi après avoir raccroché les gants, hors d d’envisagere question la Nancéenne a fréquenté les stades d’athlé pendant quelques un footing. « Ah non, je ne peux toujours pas ! Etpuis j’ai une mauvaise posture quand je cours, penchée vers l’avant comme années à l’adolescence, obtenant même un titre de championne si j’avais du poids sur le corps, et cela me fait mal aux genoux… » Pourtant, lorsqu’on lui demande si elle suit l’athlé à la télé, de France minimes à la longueur en 1992. l’ex-boxeuse, devenue encadrante technique sur les chan- RÉDACTEUR : ETIENNE NAPPEY tiers d’insertion, avoue un faible pour… « les courses longues, de plus de 1000 m. Il y a les lièvres, la stratégie, c’est intéressant de suivre le positionnement et l’évolution de chaque coureur. «C’était il y a looongtemps ! » Au boudu fil, Anne-Sophie Mathis ne cachepas que les souvenirs de sa (courte)rière athlétique ne sont pas trèscar t ANNE-SOPHIEJ’aime bien la hauteur et la longueur, bien sûr, mais pas troples lancers. » En contact avec Eunice Barber, qu’elle croisait« de temps en temps » et dont elle a « suivi la carrière », Anne-Sophie Mathis se rappelle avoir « mis les pieds plusieurs fois fournis dans sa mémoire. « Mais je crois que je dois encore MATHIS au meeting Stanislas à Nancy, où Pascal Thiébaut organise avoir la copie de L’Est Républicain lors de ma victoire aux chaque année un gros truc. » championnats de France minimes, quelque part dans un coin. Je en bref Les souvenirs remontent parfois, et avec eux quelques crois que c’était à Paris... » Après quelques minutes de fouille, zNÉE À NANCY LE 13 JUIN 1977 questions. « Avec le recul, je me dis que j’aurais dû persister. Et l’ancienne détentrice de quatre ceintures mondiales des zCHAMPIONNE DU MONDE WBA ce n’est pas parce que vous m’appelez, hein, j’y avais déjà pensé super-légers prend soin de rappeler. ET WIBF DU 2 DÉCEMBRE 2006 AUavant. J’ai réussi à être championne de France sans être très Daté du 13 juillet 1992, l’article relate un sixième et dernier 15 JUIN 2012 régulière dans ma préparation. Parfois, c’etait ma prof de sport essai mesuré à 5,47 m, lui offrant le titre national des minimes zCHAMPIONNE DU MONDE UBC de l’école, Bernadette Clause, qui devait venir me hercher pourc pour un centimè erme d’un concour « intense […], ET WBC DU 8 MARS 2008 AU 22 quej’aille à l’entraînement. En plus, j’avais n coach qui étit tre, au t s SEPTEMBRE 2012 u aun dans de violentes averses orageuses à Montgeron ». La concréti- z27 VICTOIRES (DONT 8 EN grand spécialiste de la longueur, donc je pens que j’arais pue u sation de « deux ou trois années d’athlétisme », quelques mois CHAMPIONNATS DU MONDE) POUR faire largement mieux qu’en minimes. » La vie et ses érpétiespi après une quatrième place rageante aux championnats de 4 DÉFAITES l’ont menée ailleurs, vers un autre sport qui lui a permis de France en salle. Après des débuts en UNSS, elle prend sa zGANT D’OR FRANÇAIS EN 2011« [s’]extérioriser et de [s’]accomplir. » Sans regrets. licence à l’ASPTT Nancy à son entrée au collège, où elle est encadrée par Norbert Brige, finaliste oympique en 1988l à la longueur. « J’avais essayé d’autres sports, et je réussissais pas mal un peu partout. Mais au handball, je prenais la balle et j’allais marquer toute seule, je ne pouvais pas construire une action avec mes coéquipières. C’est pour cela que j’ai adoré les sports individuels. À l’époque, je faisais une tête de plus que tout le monde à l’école, avec une force musculaire naturelle un peu plus développée que les autres », relate Anne-Sophie Mathis. À quinze ans, la voilà entrée dans la classe des espoirs féminins de l’athlétisme. Sa carrière s’arrête pourtant bru- talement quelques mois au plus tard, au décès de son père en décembre 92. « J’avais perdu l’envie de faire du sport, j’étais un peu paumée et je n’allais plus au stade. Au club, ils m’ont relancée pendant un an, mais je n’ai pas suivi. Par la suite, un ami m’a présenté la boxe, et voilà… » L’histoire d’amour avec le noble art n’est pourtant pas un coup de foudre, puisque sa caractère « allergique aux règles » fait qu’elle a l’impression de ne pas pouvoir faire ce qu’elle veut. Mais la boxe a un attrait que l’athlé présentait déàj en son temps. « En plus WWW.ATHLE.FR 79 .R.D