Àla recherche de nouvel les têtes d’affichedepuis la retraite d’Usain Bolt, l’IAAF a, sanssurprise, placé Sydney McLaughlin dans sa liste« Gen10 », recensant dix athlètes de 21 ans etun moment déjà. Elle ne commet jamais la même erreur plusd’une fois. Elle écoute ce que vous lui demandez, et la plupartdu temps, elle est capable de faire exactement ce qu’on attendd’elle. C’est une qualité assez spéciale, en soi. » moins, amenés à être les stars de demain. Aux côtés de Juan Originaire du New Jersey, McLaughlin dispose d’un talent Miguel Echevarria, Mondo Duplantis et Jakob Ingebrigtsen, capable de s’exprimer sur pusiurs formats. Ses records entre autres. Outre-Atlantique, l’appétit sur 200 m (22’’39) et 400 m (50’’07), des marques vis-à-vis de la demoiselle « Elle ne commet jamais la même erreur plusalors qu’elle n’a encore que 19 ans, de New Brunswick n’a pas attendu l’aval lui laissent plusieurs portes ouvertes de la fédération internationale. Selon d’une fois. Elle écoute ce que vous lui demandez,pour multiplier les honneurs lors des une récente étude du site Letsrun, et la plupart du temps, elle est capable de faireprochains grands championnats. l’estimation de ses revenus annuels Pour l’instant, elle répète à l’envi pour l’année 2019 devrait être de l’ordre exactement ce qu’on attend d’elle. » que le 400 m haies est sa discipline d’un million et demi de dollars. Soit le de cœur. Amateure de cirque sur double de ce que touche le sprinter MIKE MCCABE, SON ANCIEN COACH son temps libre (elle est capable Chris Coleman, qui la talonne dans ce de maitriser trois quilles en mou- classement 100 % US. vement tout en chevauchant un Son choix de ne pas passer professionnelle l’an passé, pour monocycle), la jeune femme originaire du New Jersey se consacrer à la saison universitaire sous les couleurs des pourrait bien, quand même, jongler avec les épreuves Kentucky Wildcats, avait surpris. Elle a finalement décidé comme l’a fait Allyson Felix pendant des années. C’est d’écourter son cursus pour se lancer sur le circuit des plus aussi cela qui attire le regard des sponsors et des fans de grands meetings en 2019, et accessoirement multiplier ses statistiques. Et bientôt celui du grand public. gains. Ce montant exceptionnel s’explique par la précocité de la nouvelle égérie de New Balance et son palmarès déjà fourni. À quinze ans, elle court le 400 m haies en 55’’63, mais elle est trop jeune pour prétendre aux championnats du monde juniors d’Eugene, remportés par Shamier Little en 55’’66. Championne du monde cadettes en 2015 à Cali, elle décroche l’année suivante sa place aux Jeux olympiques de Rio, en prenant la troisième place des Trials américains en 54’’15, un mois avant ses 17 ans. McLaughlin était également de la finale d’anthologie des sélections américaines 2017 à Sacramento, lors de laquelle six femmes sont descendues sous les 54’’, dont trois sous les 53’’. Ce jour-là, elle établit le record du monde juniors du 4H, en 53’’82. Elle a depuis abaissé cette marque à 52’’75 en mai 2018 à Knoxville, ce qui fait d’elle la neuvième performeuse de l’histoire sur la distance chez les seniors. Avant d’en arriver là, McLaughlin a baigné dans une famille d’athlètes, puisque son père Willie courait le 400 m en 45’’30, sa mère a pratiqué l’athlé à la fac et son frère aîné Taylor est égale- ment spécialiste du 400 m haies, avec un record à 49’’10. LE JONGLAGE COMME AVENIR ? En plus d’être ses modèles, les membres de sa famille se chargent également de garder les pieds de la demoiselle bien amarrés sur terre, malgré toutes les sollicitations dont elle est l’objet. « Être connue à mon âge peut être quelque chose de très bien, mais cela peut aussi être très négatif. Mes parents font un super boulot pour m’aider à gérer les attentes extérieures et celles que je place enmoi », reconnaissait-elle dans un article publié sur le site Internet de l’IAAF en 2018. Désormais coachée en Caroline du Sud par Joanna Hayes, la championne olympique du 100 m haies à Athènes en 2004, la jeune Sydney a souvent impressionné ses précédents entraîneurs. « Il m’a fallu seulement quinze minutes, la première fois que je l’ai vue, pour me rendre compte qu’elle n’était pas une athlète ordinaire, expliquait en 2016 Mike McCabe, son coach d’alors. Elle est mature, physiquement et mentalement, depuis WWW.ATHLE.FR 57 .R.D