CULTURE LIVRES Art de vivre SAUVER LA PLANÈTE EN S’AMUSANT, c’est possible ! Ce manuel pour un nouveau savoir-vivre prend la mesure du mouvement vintage, qui préconise de recycler le passé plutôt que de continuer à consommer vite et mal. Une véritable philosophie qui prend de l’ampleur, un “rétro-pédalage salutaire vers plus de beau, de slow, de durable”. La mode regarde en arrière, l’artisanat renaît, brocante et “second hand” à tous les étages, explosion des ventes vintage en ligne – avec son corollaire, la “Fear of Missing Out” (FOMO) –, sans oublier : démon de la chine, rétro-gastronomie, désir de singularité, volonté écolo (émergence de nouvelles matières, chanvre, Tencel, Modal…), “surcyclage”, obsolescence “déprogrammée”… Une enquête pointue, un état des lieux précis, un livre qui donne la pêche. A bas le speed, le tout-jetable, la fast fashion. En route pour le Nouveau Monde. I.P. Making it last Believe it or not, doing your part to save the planet can be fun! Retro-Cool (in French) is a guide to the vintage Rétro-cool, Nathalie Dolivo movement, which advocates recuperating disused products, techniques and materials as an antidote to unbridled et Katell Pouliquen, consumption. Vintage clothes, second-hand and artisanal homeware, retro-gastronomy, the emergence of alter- éd. Flammarion, 235 p., 19 €. native materials (hemp, modal, Tencel…), upcycling, the end of planned obsolescence… Authors Nathalie Dolivo and Katell Pouliquen offer an in-depth look at the latest eco-inspired efforts in a book that stirs the reader to action. Etre vivant UN ROMAN GRAPHIQUE sur la philosophe juive allemande Hannah Arendt, qui fut la maîtresse d’Heidegger avant qu’il ne se compromette avec les nazis, fut contrainte à l’exil – à Paris puis à New York – avant d’écrire des choses essentielles sur le totalitarisme, et sur “la banalité du mal” à l’occasion du procès d’Adolf Eichmann en 1960 ? Et fun de surcroît ? Oui, grâce à la personnalité tout feu tout flamme de cette femme hors norme, amoureuse passionnée et intellectuelle sans relâche, et à la quantité de penseurs (Levinas, Marcuse, Brecht… et Walter Benjamin, l’ami intime) et d’artistes (Chagall, Munch, Kurt Weill, Fritz Lang… ) qu’elle rencontra. L’Américain Ken Krimstein “croque” son héroïne avec juste un trait de crayon d’une incroyable agilité qui la rend proche et contemporaine, et une touche de vert comme vêtement. Un ouvrage merveilleux. I.P. Brought to life Really? A graphic novel about Hannah Arendt? The Jewish philosopher who fled Nazi Germany, and later coined the phrase “banality of evil” in a famous book on the trial of Adolph Eichmann? And it’s a pleasure to read? Yes, thanks to Arendt’s colorful personality and friendships with intellectuals and artists fromWalter Benjamin to Brecht, Les Trois Vies de Hannah Arendt, Marcuse, Chagall, Munch and Kurt Weill. And thanks to Ken Krimstein, author-illustrator of The Three Escapes of Ken Krimstein, éd. Calmann- Hannah Arendt, whose spare, sprightly drawing style gives his subject an endearing, contemporary presence. Lévy, 240 p., 19 €. Effervescence picturale L’ARTISTE NÉJIB, d’abord graphiste, se lança dans la BD avec Haddon Hall-Quand David inventa Bowie, sur les débuts de l’auteur de Space Oddity. Après Stupor Mundi, sur la première chambre obscure au Moyen-Age, le voilà qui entame une série (5 tomes envisagés) sur l’aventure des impressionnistes. Néjib se veut d’abord dessinateur, et c’est de son trait nerveux et ironique, avec des aplats de couleur dégageant une belle énergie, qu’il imagine un Paris en pleine destruction (Haussmann a commencé à sévir) et restitue l’effervescence des “rapins” (artistes peintres en langage populaire) : amateurs qui vont au Louvre copier les maîtres, ou ceux, comme Manet, Ingres, Degas… qui s’apprêtent à révolutionner la peinture. Comme fil rouge, une jeune femme (mix de Berthe Morisot et Mary Cassatt) qui rêve d’intégrer les Beaux-Arts. Quasiment impossible quand on est une femme… I.P. Pictorial effusion Néjib, the illustrator who gave us Haddon Hall: When David Invented Bowie,has launched a new series based Swan. 1 . Le Buveur d’absinthe,on the lives of the Impressionists. In sharp pen strokes and broad swaths of color, he depicts Paris in the mid-19th Néjib, Gallimard Bande century, when painters like Manet and Degas were layingthe groundwork for an artistic revolution. The unifying Dessinée, 184 p., 22 €. thread in Swan 1. The Absinthe Drinker(in French) is a young woman, part Berthe Morisot and artpMary Cassatt, who dreams of studying painting at the Paris Beaux-Arts academy. A near impossibility for a woman at the time… AIR FRANCE MADAME / 57 ESSERP SOTOHP