air de paris La saisissante rénovation de trois adresses prestigieuses bouscule les codes du retail de luxe. Maisons de famille POUR CÉLÉBRER SES 160 ANS, la maison Boucheron (propriété du groupe de luxe Kering) s’est offert la réhabilitation en profondeur de l’hôtel de Nocé, son adresse historique, à l’angle de la rue de la Paix et de la place Vendôme. L’auteur de cette métamorphose est l’architecte Pierre-Yves Rochon. On déambule dans cet écrin stupéfiant de beauté comme dans un appartement. Ce n’est plus seulement une boutique mais un lieu de vie au charme distingué et chaleureux, qui réunit tous les métiers de la maison joaillière. A tous les étages, bronze, marbre, miroirs, lustres siglés (Lalique, Tisserant, Véronèse…), œuvres d’art, mobilier contemporain et chiné. La surprise culmine au dernier étage, auréolé d’un sublime appartement doté du service du Ritz, avec biblio- thèque, fumoir, salle à manger, chambre à coucher et salle de bain… pour les clients bien entendu très très VIP. APRÈS DEUX ANS DE RÉNOVATION, la boutique Hermès de l’avenue George-V crée un pont entre passé et contemporain. On la repère à ses vitrines en acajou, ses stores sombres qui ornent les étages et l’ancienne devanture en bois d’un chapelier parisien, conservée par l’agence d’architecture RDAI. A nouveau lieu, nouvelle identité. Seul clin d’œil à l’écrin historique du Faubourg Saint-Honoré : les sols en mosaïque du rez-de-chaussée. Rien à voir non plus avec la boutique de Saint-Germain-des-Prés, installée dans la piscine du Lutetia. L’espace ici est plus compact, pensé comme un “lieu de vie” qui fait dialoguer une maison et ses différents métiers. Pièces en enfilade, parquets, cheminées, miroirs, moulures… D’ailleurs, ce sont les codes de l’appartement haussmannien qui opèrent à l’étage, dans un décor vivant mariant clair obscur, couleurs vives et nuances poudrées. Un escalier central tout en courbes relie les différents univers de la maison à travers un jeu de cache-cache visuel, menant à un boudoir exotique pour hommes, au dernier étage. RUE CAMBON, rue Saint-Honoré, rue Duphot. Trois entrées pour une seule boutique Chanel, qui rassemble trois bâti- ments. Dès l’entrée, une œuvre d’art de 14 mètres de hauteur formée de disques en vinyle, de l’artiste allemand Gregor Hildebrandt, annonce le côté pop et vibrant de ces 1 000 m2 à l’esprit intimiste d’un appartement à dominance de blanc, beige, noir et or. Ici, aucun cloisonnement entre les univers. Prêt-à- porter, sacs, chaussures et bijoux se partagent la vedette avec une trentaine d’œuvres contemporaines, comme pour Ci-dessus : vue sur la verrière prolonger le lien originel et indéfectible entre Gabrielle Chanel du jardin d’hiver de Boucheron, et l’art. Peter Marino joue le grand jeu avec cette prouesse depuis l’escalier qui dessert les pièces donnant sur la place architecturale du 19, rue Cambon. Vendôme et la rue de la Paix. 46 / AIR FRANCE MADAME pmahcdnarG ellybiS setxeTTNALLIAS REIVILO - TELLIET TIONEB – ESSERP SOTOHP