< “Back then I didn’t even have the money to hire a model, so I tried out the clothes on myself. It was a far cry from the sensuality of the Jacquemus woman of <<< ce n’est rien d’autre que mes obsessions. Chaque défilé correspond àtoday.” At first his lines were straight, conceptual, largely une période de ma vie.” S’il ne cherche pas à être le représentant officiel de la inspired by Comme des Garçons, for which he worked Méditerranée, il a pourtant choisi Marseille pour lancer sa collection hommeas a salesman in his early twenties. Adrian Joffe, CEO of “Le Gadjo”, en juillet dernier. C’est sa ville, symbole d’émancipation pourthe label and founder of Dover Street Market in London, l’adolescent qu’il fut. Ce n’est pas la première fois qu’il pose son empreinte immediately believed in the young man’s vision. Others dans la cité phocéenne. En mai 2017, il publiait Marseille je t’aime (avec le sou- soon offered their support: Julie, who became his tien du festival OpenMyMed) et ressuscitait son défilé “Les Santons de Pro-studio director, the journalist Loïc Prigent, the director of vence” au Mucem. Ses silhouettes aux lignes pures avançaient, comme desGalerie Nikki Diana Marquardt, where Simon presented figurines, sur La Force du destin, de Verdi. his first collection… Pour son premier défilé homme, il a voulu s’imprégner des lieux, en s’ins- Back in Mallemort, no one was ever surprised at his tallant dans la calanque de Sormiou et en partageant la vie des habitants.ability to head a small fashion empire, or to rack up 766k Parties de cartes, de pêche, soupes de poissons ou au pistou... Une paren-followers on Instagram. One of his recent posts conjures thèse enchantée au cœur de la tornade. “C’est jeune, 18 ans, pour lancerup the sun in the middle of winter: supermodel Laetitia une marque”, confesse-t-il, sollicitant une reconnaissance de sa trajectoireAu début, je ne pouvais pas me payer neCasta, photographed by Jean Paul Goude, sitting nude éclair et intense. “serait-ce qu’un mannequin, je faisais les essayages suron a huge block of ice, with her tanned back to the camera. Her tan lines are all that remains of summer. moi...J’étais loin de la sensualité affirmée de la femme Jacquemus d’au-A metaphor for the seasons, and for snapshots that jourd’hui, que je drape et que je sculpte.” capture a slice of life. Les lignes d’alors sont droites, conceptuelles, très inspirées de son label mentor Comme des Garçons, où il fut vendeur à 20 ans. Adrian Joffe, le pré- sident — et fondateur de Dover Street Market, à Londres — croit à sa vision. D’autres le soutiennent dès le début : Julie, une directrice d’atelier bien- veillante, le journaliste Loïc Prigent, le directeur de la galerie Nikki Diana Marquardt... Comme à Mallemort, personne n’a mis en doute sa capacité En haut à gauche : la terrasse de la Cité à diriger un jour un petit empire de mode, ou à “scorer” 766 K abonnés sur radieuse Le Corbusier, à Marseille, l’un des endroits préférés de Simon Porte Instagram. L’une des images récentes sur son compte est un appel au soleil Jacquemus. Page de droite: à Marseille sur au cœur de l’hiver. Laetitia Casta, shootée par Jean-Paul Goude, nue, corps Jacqlauemus en route pour la pg; pcorniche Kennedy, Simon Porte hâlé, assise sur un glaçon. De l’été, il ne reste que les marques du maillot de prise par la créatrice Jeanne Damas bain, métaphore des saisons et des clichés qui retiennent le temps. (fondatrice de la marque Rouje). 138 / AIR FRANCE MADAME