Être ingénieure, avec un e Le mot « génie » a beau avoir l’air d’un terme féminin parce qu’il se termine par un e, il est masculin ; et les métiers du génie sont traditionnellement masculins. Pourtant, des femmes font peu à peu leur place et leurs preuves dans ces milieux d’hommes. Claire Deschênes, ing., FIC, est de celles-là. Professeure en génie mécanique à l’Uni-versité Laval, Claire Deschênes mène Au sein de l’Ordre des ingénieurs du Québec,DES SIGNES DE PROGRÈS en parallèle des recherches sur la place des les femmes ne représentaient en 2016 que femmes en génie. Au Congrès de l’Acfas 2018, 13,4 % des membres. Cette moyenne masque qui s’est tenu à Saguenay au début de mai, cependant des écarts selon les disciplines, elle a présenté une partie des résultats d’une les femmes étant plus attirées par le génie recherche intitulée « Les femmes dans les chimique, environnemental ou la bio- métiers et professions traditionnellement ingénierie que par le génie électrique ou masculins : une réalité teintée de stéréotypes mécanique. de genre nécessitant une analyse critique, systémique, comparative et multidiscipli- Quelle que soit la discipline naire ». Dans cette étude, subventionnée par choisie, les ingénieures le Secrétariat à la condition féminine, le Fonds rencontrées pour l’étude de recherche du Québec – Nature et tech- nologie (FRQNT) et le Fonds de recherche du disent aimer la science, Québec – Société et culture (FRQSC), une la résolution de problème soixantaine d’ingénieures et de femmes tra- vaillant dans le secteur des ressources et vouloir contribuer au humaines ont été interviewées pour recueil- progrès et à l’amélioration lir de l’information sur la situation des ingé- nieures dans leur pratique professionnelle. de la société. • JUILLET-AOÛT 2018 • 51