s PRIX GÉNIE INNOVATION 2018 Comme le mentionne Jamal Chaouki, cofondateur de Pyrowave et professeur à Polytechnique Montréal – qui a aussi supervisé Jocelyn Doucet et Jean-Philippe Lavio- lette pendant leurs doctorats –, « en économie circulaire, on se demande si le déchet peut servir de matière pre- mière. Avec Pyrowave, nous allons plus loin : à partir d’un objet, nous produisons de la matière première. Cette façon de faire annonce le début de la deuxième révolu- tion industrielle, car nous serons bientôt obligés de tirer les matières premières des produits en fin de vie ». Pyrowave innove aussi en offrant une solution locale de traitement des plastiques. « Pour les ingénieurs chimiques, les économies d’échelle ont longtemps rimé avec “grosses usines centralisées”, indique Jean-Philippe Laviolette, cofondateur de Pyrowave. Mais le milieu commence à se rendre compte qu’il y a aussi des avantages aux modèles distribués à petite échelle, en particulier pour la gestion des déchets plastiques, qui se trouvent un peu partout. L’idée de départ était de trouver un mode de traitement des plastiques non pas centralisé, mais distribué, capable de convertir localement. » Pyrowave permet donc une réutilisation des ressources en boucle et un traitement local des plastiques en fin de vie utile. Mais quel est ce procédé ? DE POLYMÈRE À MONOMÈRES Cela semble presque simple. Le plastique étant composé de polymères, Pyrowave « dépolymérise » le matériau, c’est-à-dire qu’il coupe les liens entre les monomères, matière pre- En haut : réacteur à lit fluidisé utilisé dans mière du plastique. « Cela se fait le traitement conventionnel essentiellement par pyrolyse, qui des déchets. chauffe le plastique dans un envi- Au centre : première unité ronnement anaérobique, soit en du prototype de Pyrowave. absence d’oxygène », explique Jean- En bas : maquette de la Philippe Laviolette. Le produit qui sort première unité commerciale de l’opération sous forme d’huile est prêt à de Pyrowave. 24 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2018 •