s PARCOURS DE FEMME dans la quiétude de son bureau. Bien que son travailconsiste d’abord à effectuer des enquêtes sur les lieux de sinistres, elle prépare ensuite des rapports d’expertise qui décrivent les causes des dommages ou qui en déter- minent l’ampleur. « Nos principaux clients sont des cabinets d’avocats ou des compagnies d’assurances », explique-t-elle, et précise : « la plupart du temps, l’objectif est d’analyser la situation sur une scène d’incident afin de contribuer à la résolution de litiges liés à l’assurance. » UNE ENQUÊTRICE DE GÉNIE Andréanne Labrecque a terminé un bacca- lauréat en génie civil à l’Université McGill en 2011, mais elle n’est entrée dans l’équipe de CEP-Sintra qu’au printemps 2016. Elle avait entendu parler d’ingénierie légale dès ses études et s’était tout de suite imaginée évo- luer dans le domaine. Le milieu n’était pour- tant pas populaire chez les étudiantes. et savoir mettre en œuvre des approches d’enquête qui intègrent plusieurs facettes Après l’obtention de son diplôme, le contexte d’une situation. Le tout doit par ailleurs être économique la pousse à se diriger en région. effectué avec empathie pour les sinistrés et Gestion de projets, tests sur matériaux, en usant de tact et de diplomatie avec évaluations de stabilité en vue d’exploitation l’ensemble des acteurs concernés. « Il n’y a pas minière, inspections de chantiers, conception deux journées pareilles, raconte Andréanne de structures en béton ou en acier… Voilà Labrecque. Il faut toujours être sur un pied certaines des activités formatrices qui l’ont d’alerte, prêt à quitter rapidement le confort menée jusqu’au tunnel inondé. de son bureau pour se rendre sur les sites dans des conditions qui ne plaisent pas à tous, car Outre l’importance des études et d’une on s’y rend beau temps, mauvais temps et l’on expérience en structure industrielle lourde et n’en ressort pas toujours avec les mains en infrastructure pour exercer le métier qu’elle propres ! » a choisi, elle considère que « le travail s’apprend principalement sur le tas, parce qu’il n’existe PERSPECTIVES DE CARRIÈRES presque pas de formation universitaire AU FÉMININ spécifique dans le domaine ». Les ingénieurs Malgré le fait que peu de femmes soient légistes doivent être des généralistes experts actives dans son champ d’expertise, 34 • JANVIER-FÉVRIER 2019 •