baromètre des salaires cadres 2024/2025 candidats sont aussi très attentifs aux possibilités de formation que peut proposer l’entreprise. En tant que recruteur, on reste dans un suspens permanent, car nous savons qu’ils peuvent changer d’avis à chaque instant si les conditions ne sont pas réunies. Yoann. On sent aussi une parole beaucoup plus libérée. Les candidats n’hésitent plus à poser leurs conditions dès le premier entretien, ce qui était moins le cas avant. comment les attirer ? Avec quels discours ? Christophe. Il faut être le plus transparent possible, et ce, dès le début. L’objectif est de faciliter leur projection en les aidant à définir leur projet professionnel. Yoann. Sur le salaire, j’aime bien mentionner « à partir de ». On crée un premier filtre sans s’enfermer ou passer à côté d’un bon profil. Christophe. La façon de négocier les conditions montre un rapport de force plus serein. Si un candidat exige plus, l’entreprise va questionner sa demande avant d’arbitrer. Elle va chercher à comprendre ses motivations, comparer avec des situations proches, échanger plus longuement avec les équipes internes. comment voyez-vous l’avenir ? Yoann. On sent un besoin d’hyper spécialisation, particulièrement dans les grands groupes. Ces derniers mettent en avant des projets technologiquement intéressants pour attirer des profils techniques, très demandés. En face, certaines start-up connaissent des difficultés à lever des fonds et sont donc plus limitées pour faire venir les talents. Christophe. Je crois beaucoup à la digitalisation du secteur industriel. Il y a beaucoup de choses à faire pour rendre à la fois les process plus performants et être en mesure d’accompagner l’innovation des produits. Je pense particulièrement à la montée en puissance des objets connectés, avec de plus en plus de technologie embarquée. Sans oublier bien sûr l’analyse de data qui est toujours recherchée. enfin, pensez-vous être sur un secteur dans lequel la bonne entente entre les générations est possible ? Christophe. Les clients de notre secteur ne peuvent pas avoir une approche autre que l’inclusion. Ils ont une image de marque à défendre. On ne peut pas parler de pénurie de talents et aller à l’encontre de l’inclusion. L’entreprise est là pour aider chacun à se révéler et à trouver un esprit d’équipe, où la complémentarité est recherchée. Yoann. Les jeunes profils sont au fait des dernières technologies ; les seniors apportent de la valeur dans leur capacité à prendre du recul. Les employeurs qui joueront sincèrement le jeu de la diversité des compétences seront les gagnants. comment se porte l’emploi sur le secteur des technologies ? Yoann. Le marché reste dynamique. Cela étant, nous revenons à une forme de réalité. On peut l’expliquer par les incertitudes politiques et économiques qui amènent à plus de raison, de réalisme. Christophe. Oui, le fléchissement se ressent, aussi, chez nous. En Île-de-France, les intentions d’embauches restent, malgré tout, toujours en croissance dans les activités informatiques et télécoms. La dynamique est encore belle, mais c’est une stabilisation, après des années post covid très fastes. quelles sont les branches ou métiers qui portent le secteur des technologies ? Christophe. Deux champs se dégagent. Le premier est celui de la sécurité informatique, avec des besoins forts pour prévenir les cyberattaques. Le second concerne la data. Les employeurs recherchent des profils capables de traiter, analyser et modéliser les données. Bien sûr, en parallèle, l’émergence de l’intelligence artificielle va entraîner la création de nouveaux métiers, notamment dans le domaine du machine learning. Yoann. Je rejoins Christophe. La médiatisation autour de l’IA contribue à rendre plus visibles les postes et pourrait créer des vocations. On peut imaginer une évolution des métiers ; avec moins de besoins sur de la production de code (on parle de low-code, voire no-code) mais une attente sur l’analyse, la prise de hauteur. pensez-vous que les talents sont encore en position de force ? Yoann. C’est moins le cas, candidats comme recruteurs reviennent à la raison. On a toujours des profils très désirés – particulièrement sur les métiers techniques – mais on sent que chacun est prêt à prendre le temps. Christophe. Nos clients sont de plus en plus en quête de soft skills et testent l’implication des talents. Dans le secteur des technologies, la communication et la collaboration interprofessionnelle prennent une place centrale. Aussi, les décideurs RH et opérationnels sont prêts à voir plus de candidatures pour rencontrer la bonne personnalité. Yoann. Nous sommes sur un secteur de vocation. On a pu avoir quelques profils opportunistes par le passé, mais c’est désormais terminé. L’employeur veut sentir une sincérité, un vrai investissement. et que dire des conditions de travail attendues ? Christophe. Missions, proximité et télétravail : pour moi, c’est le triptyque qui revient à chaque fois. C’est un équilibre à proposer. Dans notre domaine, les 89