baromètre des salaires cadres 2024/2025 quels seraient vos conseils pour attirer les talents du tertiaire ? Les stratégies gagnantes sont celles qui créent du lien et engagent recruteurs et candidats. On revient aux basiques. Nous avons de plus en plus de candidats qui préfèrent l’entretien physique à la visioconférence par exemple. Il faut trouver le bon tempo, sans précipitation, mais avec efficacité et professionnalisme. Pour éviter les biais, notamment liés au niveau d’expérience, nous aimons réfléchir en projet professionnel. Cela nous permet de leur présenter des entreprises qui sont alignées avec leurs ambitions. Et inversement auprès des employeurs. On veut démontrer à chacun qu’ils sont faits pour travailler ensemble. quelles évolutions attendre pour les métiers de demain ? Être capable d’évoluer dans un écosystème digitalisé devient désormais la norme sur toutes les branches. L’IA et la data sont également intéressantes à surveiller. Nous constatons des missions qui tendent vers plus de stratégie et de conseil, pour moins d’opérationnel. Nous observons aussi une attente pour accompagner les entreprises dans les normes comptables internationales. Sur les RH, plusieurs employeurs souhaitent structurer leur service de droit social, devant des collaborateurs mieux sensibilisés quant à leurs droits et en quête de transparence de la part de leur entreprise. De façon transverse, avoir une bonne capacité de conviction et de communication, notamment vis-à-vis de la direction devient indispensable. et que dire du travail intergénérationnel ? Je lis beaucoup de choses au sujet des générations en entreprise. Je suis toujours embarrassé. Comme si on avait deux équipes avec les jeunes d’un côté et les séniors de l’autre. La réalité est beaucoup plus nuancée. Nous avons de belles histoires avec des jeunes diplômés qui ont envie de capitaliser sur de nouvelles expériences Tout comme des personnes seniors plus expérimentées, prêtes à faire des concessions. Dans tous les cas, c’est bien souvent la vocation qui fait la différence. secteur tertiaire et emploi : comment ça va ? La période actuelle montre un regain sur les métiers de la finance et de la comptabilité. C’est logique : en période d’incertitudes, il y a toujours de gros enjeux pour maîtriser la trésorerie. Cela vient rééquilibrer d’autres branches plus en difficulté, comme les ventes et la relation client. parleriez-vous de ralentissement ? de rupture ? On sent que c’est la fin d’une période faste et que les entreprises s’engagent sur un nouveau cycle, où la prudence est de rigueur. Mais on a encore parfois affaire à un décalage entre les attentes des employeurs et des candidats. Il est toujours difficile d’attirer des profils qualifiés. C’est là toute la richesse de notre mission : faire rencontrer les demandes. comment ce déphasage impacte-t-il les processus de recrutement ? Quand un profil qualifié est disponible et visible, il est très vite sollicité. Le rapport de force reste donc encore en sa faveur. Sur le tertiaire, on constate que les sociétés font pas mal de concessions… sauf peut-être pour les plus grands groupes qui bénéficient d’une meilleure notoriété et d’une attractivité naturelle. les priorités pour les candidats ont-elles changé ? Oui, clairement. C’est l’équilibre vie professionnelle/ vie privée qui compte et cela passe notamment par la recherche de flexibilité, de proximité et de télétravail. Ces points sont abordés dès le premier échange, avant même de parler des missions. Ce sont des avantages plutôt faciles à mettre en place sur les fonctions tertiaires, la pandémie l’a prouvé. Les candidats sont donc exigeants, et ce, peu importe les générations. Si le salaire reste un levier fort, il est à appréhender dans un spectre plus large, interrogeant les conditions de travail au global. 53