baromètre des salaires cadres 2024/2025 quelles conséquences pour les processus de recrutement ? Avec cette prudence, les recrutements sont plus longs. Les entreprises s’interrogent sur leur organisation pour optimiser leur stratégie RH. Du côté des candidats, c’est assez paradoxal. D’un côté, ils veulent toujours autant d’efficacité, mais ils attendent aussi de l’humain, de la rencontre, de l’accompagnement. Ils n’hésitent pas à faire machine arrière, même quand le processus est déjà bien engagé. quels conseils donneriez-vous aux employeurs ? Les profils les plus demandés partent vite, les entreprises doivent être réactives. D’autant que le contexte pénurique fait qu’il est toujours difficile de verrouiller les candidats. Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Il faut savoir se montrer curieux, se laisser le temps de la réflexion. Par exemple, c’est en prenant le temps de vraiment rencontrer les personnes en entretien que les employeurs peuvent se laisser surprendre, même pour une candidature différente de la demande initiale. l’image de l’industrie a-t-elle changé ? attire-t-elle toutes les générations ? Le secteur travaille bien son image. Il a une meilleure visibilité et gagne en modernité. Les médias montrent des industries volontaires pour adresser les enjeux actuels, comme l’industrialisation, la décarbonation, l’innovation. Cela crée une jolie dynamique qui aide à attirer des talents, notamment les plus jeunes qui jugeaient l’industrie trop polluante ou lente. Sur les seniors, peut-être qu’une incitation fiscale pour les entreprises pourrait aider à accélérer les choses. Il y a beaucoup de personnes motivées dans l’industrie, aux employeurs de leur donner une chance. comment se porte le secteur de l’industrie ? 2024 marque une certaine remise en tension sur le marché. Le maître mot : la prudence. Les entreprises ont du mal à se projeter sur le long terme. Cela se traduit par le retour de contrats courts (intérim, CDD) qui leur permettent de rester agiles. Globalement, nos équipes témoignent d’un secteur assez volatile, avec des annonces d’embauches ou de restructurations difficiles à anticiper. quelles branches tirent le secteur industriel ? De façon générale, les ambitions de réindustrialisation soutiennent l’industrie. La pharmacie a connu une belle année et le nucléaire est dans une bonne dynamique pour les années à venir. Le naval et l’aéronautique s’en sortent également bien. L’agroalimentaire, du fait du contexte inflationniste, reste plus prudent, tout comme la chimie qui doit faire face à une forte concurrence internationale. L’automobile, enfin, connaît des difficultés plus conjoncturelles : au-delà de la rivalité avec les acteurs chinois, l’électrification amène à un redéploiement des compétences. voyez-vous des métiers particulièrement demandés ? Les postes en qualité ou maintenance sont encore recherchés cette année. Les métiers qui permettent l’optimisation des processus industriels sont porteurs. On peut penser aux achats, à la logistique, à l’ordonnancement et au suivi des performances de production via la data. En parallèle, beaucoup de métiers se verdissent. L’industrie a besoin de renfort sur la partie hygiène, sécurité et environnement. Il ne s’agit pas forcément de nouveaux métiers à proprement parler, mais plutôt d’applications différentes qui demandent un ajout de compétences. Notre rôle chez Expectra est d’aller chercher des candidats dans d’autres familles de métiers en identifiant des qualifications et compétences transverses. côté candidat, que retenez-vous de cette année ? Les candidats restent difficiles à capter. Ils se montrent, eux aussi, prudents et se laissent le temps de la réflexion. On observe une forte pénurie sur les profils techniciens. 21