Important mobilier de chambre à coucher en placage et marqueterie de bois de rose, palissandre, amarante, érable et bois teintés, ornementation de bronze ciselé et doré comprenant un lit et son ciel, une paire de tables de chevet, un canapé, une méridienne, une paire de fauteuils, une suite de quatre chaises, une armoire à glace, un prie-Dieu, une table de milieu. La serrure du tiroir du bureau gravée GRADÉ Ft. / R Castex n°9 Près la Bastille. France, par l’ébéniste Louis Gradé, seconde moitié du XIX sièclee Louis Gradé était spécialisé dans la réalisation de mobilier dans le goût d’André-Charles Boulle ainsi que dans la réinterprétation des styles du passé, principalement du XVIIIe siècle. La serrure du bureau nous indique l’adresse du 9, rue Castex où il officia à partir de 1852, près de la Bastille et de la place des Vosges. En 1856 s’ajouta une seconde adresse 23, rue de la Paix, correspondant plus probablement à son magasin. La raison sociale prit, suite à une nouvelle association, le nom de Gradé et Pelcot à partir de 1866, marquant un changement dans les marques et signatures de l’entreprise. La production de l’atelier dut atteindre dans ces années 1850-1860 un rythme soutenu suite à sa reconnaissance lors de sa participation à plusieurs des Expositions universelles. Dès la première à Londres en 1851, l’ébéniste exposa deux bureaux, des meubles à étagères, une table de toilette, et d’autres tables pour lesquels il obtint une mention honorable. En 1855, à Paris, il présenta une console et corbeille de mariage, ainsi qu’une armoire à bijoux en bois de rose de style Louis XV avec des bronzes remarqués, certainement proche de notre ensemble si l’on excepte les plaques de porcelaine qui les agrémentaient. En 1867, plusieurs meubles sont à nouveaux exposés. L’identité du commanditaire de cet ensemble reste inconnue. Les initiales AL entremêlées au sommet du chevet du lit sont difficilement attribuables. La toque héraldique surmontée d’un panache de plumes d’autruche, coiffe issue de la période napoléonienne, serait un indice supplémentaire et permettrait d’avancer une riche famille princière, ducale, comtale ou baronniale. Les ensembles complets de mobilier de chambre à coucher de cette période sont extrêmement rares. Celui-ci, exceptionnel également par son état de conservation, permet de rendre compte de l’éclectisme des arts décoratifs durant toute la période du Second Empire et la fin du XIX siècle.e Mobilier de chambre à coucher comprenant : Un lit double avec son ciel et rideaux, le lit H_177 cm D_230 cm L_175 cm Deux tables de chevet avec abattants, H_81 cm L_88 cm P_52 cm (taille maximale ouverte) Une table de milieu, H_73 cm L_113 cm P_68 cm Un prie-Dieu, H_127 cm L_70 cm P_57 cm Un canapé trois places, H_102 cm L_167 cm P_77 cm Une méridienne, H_101 cm L_170 cm P_61 cm Deux fauteuils, H_102 cm L_71 cm P_63 cm Quatre chaises, H_95 cm L_56 cm P_53 cm Une armoire à glace, H_262 cm L_153 cm P_52 cm Ouvrages consultés : - Denise Ledoux-Lebard, Lemobilier français du XIX siècle 1795-1889. Dictionnaire des ébénistes et dese menuisiers, les éditions de l’Amateur, Paris, 1989, pp. 235-236. - Great Exhibition of the works of industry of all nations. Official description and illustrated catalogue, Clowes & Sons, Londres, 1851, vol. 3, p. 1237. 278