AUTOGRAPHES 53. Georges BATAILLE. 6 L.A.S. « Georges », 1915-1916, à son frère Martial Bataille; 9 pages in-8 (deuil) et 5 pages et demie oblong in-12, dont une carte postale avec adresse. Lettres de la guerre à son frère aîné Martial. Riom ès Montagnes 1eroctobre 1915. Il reçoit une lettre de Victor [leur cousin germain] qui lui conseille d’apprendre à conduire. « Pourrais-tu me donner tous les tuyaux que tu sais sur les prix, les difficultés, et les chances que j’ai d’être incorporé dans les automobiles »… 12 octobre 1915. « Tu as naturellement suvi les histoires des Balkans. C’est pitoyable. Et de plus en plus le besoin se fait sentir d’un Roi. Au fait c’est la seule chose qui manque aux alliés : une tête. Un coordinateur qui dirige nos forces en les déterminant et en les symbolisant. Le jour où derrière les tranchées le commandement sera la volonté exaltée et déterminée du Prince, l’élan de la France stupéfiera l’Allemagne. La République actuelle est capable d’organiser une résistance même de réagir ; elle n’a pas en elle de ressort capable d’une part de déterminer de vivifier nos forces, d’autre part de les coordonner pour la victoire. Nous ne sommes plus en 93 »… Saint-Brieuc 16 février 1916. Il s’étonne que Martial n’ait pas répondu à ses lettres de l’hôpital. « Tu dois avoir appris par lui-même que Victor était dans les tranchées. C’est bien triste et je me demande maintenant comment toutes ces histoires finiront. Hélas les plus lamentables perspectives s’offrent à notre pauvre famille ! »… 18 février 1915. Rassuré sur son frère, il a aussi des nouvelles de Victor, qui supporte courageusement sa situation… 19 février 1916. « Tiens-moi au courant de tout ce qui t’arrive et aussitôt que tu sauras quelque chose de décisif ne manque pas de me prévenir aussitôt. […] Quelle joie de recevoir une lettre, dans la monotonie des longues journées de l’hôpital – c’est ici la seule chose qui rattache à la vie »… Pontrieux 2 mai [1916]. « Nous sommes arrivés hier à Pontrieux au cantonnement »… Martial est alors, selon l’adresse, « sergent pilote aviateur ». On joint 2 P.S. par Martial et Georges Bataille concernant un arrangement avec leur tante Antoinette Tournadre, Mme Alphonse Bataille, concernant la succession de leur grand-mère maternelle ; et une L.A.S. de Georges à sa tante pour « la soulte du partage des propriétés de Riom » (5 avril 1933). 1 500 / 2 000 3 54. Georges BATAILLE. 7 L.A.S. « Georges » et une lettre dictée, janvier-octobre 1916, à sa mère, à Riom-ès-Montagne ; 17 pages in-8 ou in-12 (3 sur papier deuil, 4 au dos de cartes postales illustrées dont 2 avec adresse). Lettres de convalescence en Bretagne pendant la guerre, à sa mère, née Marie-Antoinette Tournadre. Saint-Brieuc 14 janvier 1916. Il n’est pas à plaindre, il se fait des camarades ; il donne sa nouvelle adresse militaire… Pontrieux 2 mai. « Nous voici en cantonnement à Pontrieux »… 16 juin. On annonce des permissions de 15 jours pour les agriculteurs : « la signature de la mairie est facile à obtenir. Quand à celle du comice agricole grand-papa est bien avec les agriculteurs »… Guingamp 3 août (dictée) : il ne peut pas écrire, ayant une douleur dans la main… 9 août. Il ne comprend pas qu’elle n’ait pas écrit directement à l’hôpital, mais tout va bien maintenant : « je commence à me lever et à manger »… 20 août. « Il n’y a rien d’étonnant crois-le bien à ce que j’aie à mon âge des rhumatismes et même des rhumatismes articulaires aigus – je n’ai jamais eu les reins en bien bon état […] Ce qui est certain c’est qu’on ne me fera pas marcher avant longtemps. Le major sera bien obligé de reconnaître que j’ai de la bronchite chronique et de l’asthme et je crois avoir des chances de ne sortir d’ici que réformé »… Il a de bonnes nouvelles de Martial : « lui a tout le courage nécessaire »… Saint-Brieuc 16 octobre. Il pas- sera encore une visite du médecin du secteur : « je crois être versé avec les récupérés pour m’essayer à l’entraînement. […] je ferai mon possible pour obtenir ma permission prochaine en même temps que Martial qui d’ailleurs est en sûreté pour un moment »… 25 octobre. « Je passe à la 29 Ce gnie»… 1 500 / 2 000 3 17