L.A.S. « V.H. », 19 octobre [1865], à un ami ; 2 pages in-12 sur papier bleu (petit trou au 2e feuillet). « Votre sens du droit ne vous a pas trompé. Ce monsieur quel- conque ne m’est point parent, et veut exploiter mon nom. Je n’ai eu aucun frère s’appelant Léopold.L’aîné s’appelait Abel et le se- cond Eugène. Ce que vous me dites sur une autre question est juste aussi, et révèle votre sentiment profond de l’art. Pourtant ré- fléchissez. B. appartient à l’art, et à l’art vrai. C’est un poëte. De là l’exception que je demande pour lui, et sur laquelle j’insiste. Comme je l’ai écrit à M. L., B. est de l’anthologie. Je vous confie cela. […] Ce que vous me dites des Ch. Des R. et des B. [Chansons des rues et des bois] me charme. Vous êtes un esprit délicat en même temps qu’un ferme et bon cœur. Nous avons marié hier Charles. Mes vœux de bonheur vont de vous à lui »… 800/ 1 000 € L.A.S., H.H. [Hauteville House] 29 avril [1869], à un critique ; 1 page in-8. Belle lettre sur L’Homme quirit. Il dit son émotion : « Je viens de lire la page superbe que vous avez écrite surl’Homme quirit. Oui, vous avez raison, je suis une âme, et c’est par là que je vaux. Je veux, pour l’art comme pour l’humanité, l’idéal. Démontrer l’âme, faire toucher du doigt le quid divinum, c’est là mon but. Ce quid di- vinum est aussi le quid humanum. Je voudrais l’introduire partout, dans les mœurs, dans les livres, sur la scène, dans la loi. Je vous remercie d’avoir compris avec un si grand cœur et expliqué en si bon style ma pensée »… 1 000/ 1 500 € Copie auto- graphe d’une lettre d’Armand BARBÈS (1809- 1870) à Victor HUGO, La Haye 5 octobre 1869 ; 1 page et demie in-8 sur papier bleu. Il était très mal et se félicite que Hugo ne l’ait pas vu « dans un si pitoyable état. Vous auriez gardé un trop triste souvenir de moi ! » Quant à son impression sur le discours de Hugo au Congrès de la Paix à Lausanne, il préfère citer une lettre de Louis Blanc : « Pro- clamer l’union de la république et du socialisme, c’est un grand acte ! Et cet acte accompli par un homme de génie ! »…Il partage l’avis de Blanc : « Oui. Vous avez fait un grand acte ! Un acte d’au- tant plus grand que les moments vont venir, et qu’il est de toute nécessité, cette fois-ci, que la France voie clairement son but ! »… En tête de cette copie, note autographe de Charles HUGO : « Mon père est d’avis qu’il faut se borner à citer le passage de la lettre de Louis Blanc »… 200/300 € 2 L.A., Bruxelles 30 et 31 août 1870, à Victor HUGO ; 4 pages petit in-12 chaque sur papier bleu. Guerre de 1870. 30 août. Elle souffre d’un « affreux mal de tête » qui l’empêche de lire ; elle est allée chez les Berru où elle a vu Mmes Charles [Hugo] et Asseline… 31 août. « Bonjour, mon grand, doux adoré bien-aimé, comment as-tu passé la nuit et comment va ton rhume ce matin ? » Elle espère avoir de bonnes nouvelles « ainsi que de Georges et de Jeanne dont je raffole de plus en plus. Quant à moi j’ai bien dormi malgré le tumulte incessant des voya- geurs implorant un asile à tout prix, fusse même dans la cour de l’hôtel. Il paraît que la fuite de Paris augmente d’heure en heure ce qui ne prouve pas autant de sécurité qu’on se plaît à le dire dans les gens dit : bien informés. Pour ma part je donnerais tout au monde pour que notre pauvre pays s’en tire avec honneur, ce qui devient de plus en plus difficile tant que le Bonaparte trônera et règnera »… Elle doit se faire arracher une molaire… 500/700 €