1 On ne naît pas engagé, on le devient ? Mon déclic a eu lieu au lycée. Grand consommateur de pâte à tartiner, j’ai découvert le scandale de l’huile de palme, avec des images d’orangs-outans et de déforestation. Je ne pouvais plus rester les bras croisés. J’ai créé deux pétitions pour demander aux marques d’arrêter d’en utiliser, chacune signée par 200 000 personnes. J’ai réalisé que même à 16 ans, je pouvais prendre la parole et avoir de l’impact. 2 Les jeunes s’engagent aussi ? On entend souvent que les jeunes s’intéressent moins ou lisent moins l’actualité, mais ce n’est pas totalement vrai. Ils changent la manière de s’informer et les canaux de diffusion évoluent. Il y a plein de façons de parler d’écologie et d’engagement. Moi, j’ai choisi l’humour via les médias sociaux. Ces plateformes ont un pouvoir d’influence immense auprès des jeunes. À nous, créateurs de contenus, de les utiliser à bon escient. 3 On peut donc être influenceur avec des valeurs ? Je suis très scrupuleux sur mes partenariats pour rester fidèle à mes engagements et ne pas décevoir mes abonnés. Certaines entreprises ne sont peut-être pas parfaites, mais s’il y a de vraies valeurs derrière, ça me fait plaisir de faire des collaborations. J’essaie d’éviter au maximum de parler de produits, même éthiques, pour ne pas encourager la surconsommation. 4 Qu’est ce que « l’écologie intérieure » ? C’est un concept que j’ai découvert grâce à Victoria Guillomon, avec qui j’ai voyagé jusqu’en Inde sans avion pour mettre en lumière les menaces qui pèsent sur l’eau. De ce périple, on a rapporté un documentaire, Shimla*, et l’idée que l’on ne peut pas faire de bien autour de soi et protéger l’environnement tant que l’on n’a pas d’abord fait un travail intérieur pour aller bien. * Shimla, actuellement en salle : shimla.fr 5 Quels sont vos combats prioritaires en 2025 ? Je cherche à défendre toutes les personnes menacées par les politiques réactionnaires, à lutter contre les inégalités et à protéger les droits humains. On ne peut en effet pas parler d’écologie sans parler de droits humains. Tous les sujets sont liés, c’est important de le rappeler. 6 Le dividende écologique MAIF, ça vous semble une bonne idée ? J’ai eu l’occasion de visiter la réserve de Moëze-Oléron, qui en bénéficie. Ce qui m’a vraiment plu, c’est de montrer le rôle que l’on peut jouer en tant que consommateurs. Choisir un assureur engagé, c’est voir concrètement où l’argent va. Avec le dividende écologique, j’ai un impact direct sur la préservation des oiseaux migrateurs. C’est impressionnant de voir les conséquences que peut avoir une décision assez simple. 7 Quel est votre lien avec MAIF ? Mon père a toujours été sociétaire. Récemment, la maison familiale a été victime du retrait-gonflement des sols argileux, et se fissurait dangereusement. MAIF a couvert les travaux pour la solidifier et faire en sorte qu’elle ne s’effondre pas. C’est assez fou de se dire que le dérèglement climatique a failli détruire la maison de mon enfance. Sur les réseaux sociaux, il est « Le Jeune Engagé ». À 26 ans, Johan Reboul use de son influence auprès de ses 160 000 abonnés pour transmettre des messages de défense de l’environnement, de diversité, d’inclusion, et nous inviter à passer à l’action. Johan reboul Jamais trop jeune pour s’engager Faire défiler interview 1 / 2