MON PARCOURS DANS LA VILLE DE LISIEUX ÉGLISE SAINT-JACQUES La hantise de bien des villes, c’est leur conversion en musées de plein air, les bâtiments devenant pièces de collection inertes et les habitants, des gardiens désœuvrés errant de salle en salle. Vient le moment, en effet, où le patrimoine encombre. Vient le moment où sa fréquentation (habiter dans l’ombre d’une cathédrale, sous un plafond classé) n’apparaît plus un privilège, mais une infirmité. De jeunes ménages aspirant à l’espace et au confort, de vieux couples las de grimper l’escalier, délaissent alors les beaux appartements du centre-ville pour des pavillons sans cœur, certes, mais fonctionnels et faciles à chauffer. Et Lisieux ? Un affichage véhément, sur un rond-point devant l’église Saint- Jacques, le proclame : Lisieux n’est pas confite dans le souvenir. Elle voit loin et vise haut, peut-être pour venger la préférence donnée à sa rivale, Caen, lors de la création du département en 1790. 8 CARNETS DE MARCHE . LISIEUX - PAYS D’AUGE