Leopoldo 10 TORRES AGÜERO VERS L’ART CINÉTIQUE : MOUVEMENT, ILLUSION ET GÉOMÉTRIE (1966-1977) Prenant sa source et son inspiration dans les mouvements futuristes, Calder ou encore Duchamp, l’art cinétique recherche le mouvement dans l’art. Les tenants de l’art optique utilisent des moyens picturaux pour créer l’illusion et les contrastes noir-blanc pour suggérer le mouvement tandis que d’autre utilisent le vent, des moteurs ou simplement les qualités du spectateur ! C’est Vasarely qui théorise ce concept en 1955, alors qu’il publie le Manifeste Jaune de l’art optique et cinétique. Fondées sur le jeu et les entrelacs de lignes noires et blanches ou colorées, le moiré ou la superposition de trames, ces réalisations font l’effet d’œuvres mouvantes, illusion recherchée. En 1960, les artistes optiques-cinétiques se réunissent dans un collectif, le Groupe de Recherche d’Art Visuel (GRAV), qui développe les travaux sur l’instabilité de l’image tout en souhaitant donner à l’art une fonction sociale et à le faire descendre dans la rue. « L’image se Ces travaux connaissent un succès certain en Amérique latine et plus particulièrement en Argentine où, dès les années 1955-1960, transforme en des intellectuels dissidents débattent sur la finalité de l’art, « l’art fonction des lignes bourgeois et l’art révolutionnaire » dans un contexte politique tendu. Les jeunes artistes luttent également pour une réforme radicale ou des figures qui de l’enseignement artistique bridé par l’académisme et prônent l’ouverture à la modernité. sont directement en rapport avec elles, Les échanges entre Paris et Buenos Aires s’intensifient dans les années 1950-1960 avec l’arrivée d’un groupe d’artistes à Paris. Il mais aussi en tenant s’agit notamment des argentins Antonio Asis qui travaille avec Jésus- Rafael Soto et Julio Le Parc qui cofonde le GRAV, d’Horacio Garcia compte des aspirations, Rossi, autre membre du GRAV qui conduit ses premières expériences des penchants et, avec l’identification visuelle et le mouvement de l’écriture et enfin de Leopoldo Torres Agüero qui retrouve dans cette mouvance un mode pourrait-on dire des d’expression à la fois spirituel et géométrique. intentions de la Torres Agüero intègre rapidement la réflexion optique à son travail matière » et déclinera ces expérimentations autour de plusieurs axes. Entre 1966 et 1977, il se concentre sur le travail des lignes, les combinant Jacques LASSAIGNE avec des sources de lumière au jeu des entrelacs et successions de lignes. Ce travail sur la lumière dans l’art optico-cinétique est essentiel, Torres Agüero l’intègre à un univers toujours géométrique en utilisant aussi les couleurs comme révélateur du mouvement.