218. WOLFGANG PAALEN (1905-1959) La rosée de Mai Signé des initiales ‘WP’ (en bas à droite) Titré et daté ‘La rosée de Mai 1953’ (au revers) Huile et fumage sur toile 46 x 65 cm Peint en 1953 35 000/45 000 € Provenance : Galerie Galanis-Hentschel, Paris. Collection privée, Paris. Exposition : Paris, Galerie Galanis-Hentschel, Paalen, mai-juin 1954, n.p., no. 26. Paris, Librairie Loliée, Wolfgang Paalen, Peinture - Objets - Dessins, novembredécembre 1960, n. p., no. 11. Bibliographie : A. Neufert, Wolfgang Paalen Im Inneren des Wals, Tepoztlán, 1999, p. 337, no. 53.35 (illustré à l’envers; identifié comme Le jockey du zinc avec une description erronée). Docteur Andreas Neufert a confirmé l’authenticité de cette oeuvre. Un certificat d’authenticité pourra être délivré à la charge de l’acquéreur. WOLFGANG PAALEN Wolfgang Paalen est certainement l’une des figures les plus influentes des avant- gardes d’entre-deux guerres en Europe et en Amérique. A la fois peintre, théoricien, 130 ethnologue, collectionneur d’art précolombien et amérindien, son apport à la création subconsciente et l’étude des arts indigènes eut un impact considérable dans le développement du Surréalisme en Europe, mais aussi dans les prémisses de l’Expressionnisme abstrait aux Etats-Unis. Né en 1905 à Vienne, Wolfgang Paalen grandit au sein d’une famille influente de la bourgeoisie viennoise et berlinoise. Son père Gustav, ingénieur, constitue la fortune familiale en perfectionnant divers produits ménagers, et assemble une importante collection de tableaux de Titien à Renoir, à travers laquelle Wolfgang Paalen a ses premiers contacts artistiques. Après s’être formé à Rome, Berlin et Munich, Paalen s’installe en 1928 à Paris, où il s’éloigne de ses premières influences impressionnistes et expressionnistes, pour arriver à l’abstraction dès 1932. Paalen évolue au sein des avant-gardes parisiennes à travers le groupe Abstraction- Création avec Jean Hélion à partir de 1930, puis du groupe Surréaliste avec André Breton, que Paalen rencontre en 1935. C’est durant les années 1930 que Paalen parvient à son style de maturité, influencé dans ses tableaux abstraits par l’art cycladique, et dans ses grands paysages surréalistes par le subconscient. En outre, il développe à partir de 1936 la technique du ‘fumage’, utilisée dans la présente œuvre, consistant à parcourir la toile avec une flamme pour créer des motifs de fumée aléatoires. Sans doute l’innovation majeure de Paalen, cette technique sera plus tard reprise par Salvador Dali et Yves Klein. Partageant sa vie entre le Mexique et les Etats-Unis à partir de 1939, Paalen revient en France en 1951 et entame une série d’œuvres abstraites gestuelles connues sous le nom de ‘peintures telluriques’, dans laquelle s’inscrit La rosée de mai. ‘Provenant de la terre’, cette série s’inspire de l’art rupestre que le peintre découvre en 1933 dans les grottes d’Altamira en Espagne, puis dans les environs de Saint Cirq La Popie en Occitanie, où Paalen passe ses étés avec André Breton dans les années 1950. Dans la présente œuvre, les tons ocres, gris et mauves de l’arrière plan suggèrent une paroi à la fois minérale et végétale, tandis que le fumage et les épaisses lignes blanches appliquées directement du tube puis au couteau évoquent la stylisation de l’art pariétal. La rosée de mai vise une démarche artistique s’inspirant du primitif et de l’organique, similaire à l’approche de Jean Dubuffet et sa série des Texturologies à la même époque. Issue d’une important collection parisienne, La rosée de mai fut présentée dans la dernière exposition importante du vivant de Paalen à la galerie parisienne Galanis-Hentschel en 1954. Cinq ans plus tard, isolé et démuni, l’artiste met fin à ses jours au Mexique, clôturant un chapitre important de l’histoire du surréalisme et de l’abstraction. SEILAROLF1202 NIUJ 72 EHCNAMID