cherche pas à cacher, mais au contraire à le monde nous disait d’aller au Bangladesh, améliorer. Ainsi, entre 2015 et 2017, faute mais je voulais poursuivre l’aventure avec mon d’une production de coton suffisante due à associé d’origine. Je n’ai pas créé Numero 74 une grave sécheresse, Veja a utilisé du coton pour produire, mais pour faire ce que j’aime. recyclé. La certification Fairtrade, jugée Nous avons aussi dû faire face à des difficultés trop coûteuse et pas forcément justifiée par techniques, car nous travaillons sur de vieux rapport à sa philosophie, a été abandonnée. métiers à tisser. » Tara doit sans cesse trouver La marque cherche encore un moyen de l’équilibre entre politique commerciale recycler ses baskets et assume son choix de audacieuse et challenges de productivité, en ne pas utiliser de teintures naturelles, pour refusant certains compromis. conserver le niveau de qualité souhaité. Éthique et « Nous sommes dans l’artisanat. Dès qu’on engagement social commence à augmenter les volumes de production, c’est trop compliqué. Une fois Produire bio, s’engager de plus, mon objectif n’est socialement et privilégier pas de produire en masse. » une production éthique. Limiter sa production oui, mais pas ses Tara, alias Poupy, fondatrice de la marque projets ! Après avoir passé sa production en Numero 74, nous raconte son déclic. « Ma coton bio et apporté son soutien à toute la prise de conscience ne vient pas du fait que communauté de femmes qui créent pour le coton bio est bon pour la santé. Elle est Numero 74, Tara travaille sur un projet qui liée à la catastrophe actuelle en Inde et au lui tient particulièrement à cœur. Un village Sri Lanka, principaux pays producteurs de de 20 hectares qui réunirait une fondation coton, où l’on dénombre déjà plus de 200 000 pour jeunes Thaïlandais en difficulté et un cas de suicide parmi les agriculteurs depuis lieu de vie touristique, où chacun serait l’an 2000. À cause du système de production, invité à exprimer sa créativité et à trouver les sols s’appauvrissent. Ces fermiers ne s’en un équilibre personnel. « Ce serait comme sortent pas, entre le rendement de plus en plus une plateforme d’échange autour de la faible, le prix des machines à rembourser, les communication. Chacun pourrait venir faire semences nocives vendues par Monsanto… » de la céramique, de l’agriculture, des activités L’évidence lui saute aux yeux. liées au bien-être, pour se ressourcer au milieu de la nature. » Le rêve est en passe de devenir réalité La solution, c’est d’acheter son puisqu’ila reçu le soutien de l’université coton à des coopératives bio, d’architecture de Bangkok. « Ce projet qui soutiennent les agriculteurs devrait prendre cinq ans pour être finalisé, au lieu de les affaiblir. mais il existera dès le départ avec des chantiers participatifs. Le village grndira aua Son autre bataille, c’est la place fur et à mesure. » En 2019, Numero 74 fêtera de la femme dans la société. ses 10 ans et prendra une nouvelle direction. Elle choisit de faire produire « Selon moi, la créativité est la clé de ses créations en Thaïlande, par l’existence. La part créative est très restreinte dans l’acte de consommation, quand un client une communauté d’artisanes. achète un produit. » Elle présentera donc bientôt une nouvelle ligne d’articles à faire « Ça n’a pas été facile. La Thaïlande n’est pas soi-même, « afin de ne plus êtreun simple connue pour sa fabrication à bas prix… Tout consommateur final, mais un créateur. » noB neiB uaeB