Focus La blockchain : une technologie disruptive avec des enjeux de sûreté, résilience et impact environnemental 6 recommandations de l’Académie pour mieux appréhender son développement sous conditions : 1/ Combattre le coût énergétique excessif en développant des solutions nouvelles 2/ Encourager la recherche, notamment en alliant le milieu académique à celui des startups 3/ Permettre aux grandes filières industrielles européennes de rester à la pointe au niveau mondial par le développement de boîtes à outils « blockchain de confiance », formellement validées 4/ é tablir des cahiers des charges par usage ou filière permettant le déploiement de blockchains moins énergivores 5/ Permettre l’évaluation et l’intervention des pouvoirs publics en imposant à une blockchain d’exposer des moyens en métrologie et des leviers d’intervention (nutriscore énergétique) 6/ Mettre en place une démarche de certification (telle que celle de l’aéronautique et du nucléaire) La blockchain s’impose comme une technologie révolutionnaire promettant de transformer de nombreux secteurs, de la finance à la santé, à l’éducation et à l’énergie. Elle soulève également des défis majeurs en termes d’usage, d’impact environnemental et de souveraineté. Inventée pour le développement du bitcoin, la blockchain (ou chaîne de blocs) touche aujourd’hui nombreux secteurs de nos sociétés. Cette technologie à fort impact devient stratégique pour l’Europe et la France, en quête d’une réindustrialisation et de souveraineté. Elle est aussi à l’origine d’une consommation énergétique très importante. La blockchain est une solution logicielle apportant toutes les garanties sans qu’il soit besoin de réglementation complexe ni d’accords juridiques, pour des activités qui ont besoin d’un historique certifié de transactions. Par exemple, la monnaie « classique » a un historique de transactions certifié par une banque centrale et elle est ouverte à tous. Le bitcoin a, lui, un historique certifié de transactions (application d’un sceau cryptographique), d’accès ouvert, mais sans tiers de confiance (banques, institutions étatiques, entreprises) et déployé sur un réseau pair-à-pair très décentralisé. C’est le principe et l’intérêt de la blockchain qui permet la construction d’un registre à la fois public et immuable. L’essor de la blockchain doit se concilier avec la préservation de l’environnement grâce à de nouvelles solutions moins énergivores, fondées sur des algorithmes de consensus minimaux adaptés à un cahier des charges donné, et/ou le déport des détails des transactions hors de la blockchain. Le développement de l’open source et de boîtes à outils reposant sur une validation scientifique précise des composants et de leurs interactions, ainsi que d’une démarche de certification, apparaissent cruciaux.