Focus Le stockage intersaisonnier de chaleur : un atout pour le climat et la souveraineté 5 recommandations de l’Académie pour déployer ces technologies : 1/ Adapter les réglementations pour en faciliter le déploiement et aider au développement d’une offre industrielle 2/ Assurer effectivement un financement au moins comparable à celui des autres énergies renouvelables 3/ Promouvoir les formations, développer les compétences et les outils 4/ Informer le public et sensibiliser l’ensemble des parties prenantes pour promouvoir les technologies 5/ Soutenir les actions de R&D Le stockage intersaisonnier de chaleur consiste à stocker de la chaleur en été pour l’utiliser comme chauffage en hiver et, inversement, à stocker du froid en hiver pour rafraîchir en été. C’est une famille de technologies clé dans le domaine du bâtiment. Les systèmes de géothermie « classiques » utilisent la chaleur naturellement disponible dans le sous-sol pour l’utiliser dans l’habitat. Ceux dits « à recharge active » permettent de stocker « activement » la chaleur en vue d’une utilisation ultérieure, par exemple durant l’été pour l’hiver. Cette chaleur peut provenir de sources d’énergie renouvelable bas-carbone, telles des panneaux solaires thermiques, de la récupération des chaleurs des eaux usées et de l’industrie dites chaleurs fatales. Le rapport de l’Académie traite de ce type de systèmes technologiques, autrement appelé stockage intersaisonnier de chaleur. Encore peu déployé en France, méconnu, le stockage intersaisonnier utilise des technologies éprouvées et permettrait de contribuer à l’objectif fixé de produire 100 TWh (térawattheure) de chaleur par la géothermie en 2040. Au-delà de ce qu’offre la géothermie classique, cela favoriserait la décarbonation, réduirait la facture d’énergie des consommateurs et améliorerait la souveraineté énergétique du pays. Le défi est ambitieux. Il demande un effort soutenu aussi bien sur le plan industriel qu’auprès des acteurs professionnels (forage, installation, exploitation), sans oublier une adaptation de la réglementation et un appui financier plus favorable. Priorité devrait être donnée aux grands bâtiments publics et aux réseaux de chaleur afin de favoriser une décarbonation à large échelle.