L’édito Ce mag digital est édité par l’Union Bordeaux Bègles. RédactionSébastien Cailly, Florent Crouzet, Jean-Baptiste Machenaud Conception, RéalisationAnna Gatignol Les héritiers par Gérard Piffeteau La France a eu son Bébel le magnifique, Bordeaux possède son Matthieu le flamboyant. La filmographie de notre artiste s’est enrichie il y a quinze jours, dans le dernier quart-temps, d’une œuvre magistrale d’art et d’essais inspirée des chefs d’œuvre de Belmondo, jonglant entre la rigueur du Professionnel, la lucidité du Cerveau et l’explosivité de Cartouche. L’incorrigible attaquant jamais A bout de souffle a réussi Le casse du week-end embarquant ses coéquipiers en Classe tous risques et soulevant d’un fabuleux public conquis des Ho ! d’admiration et de plaisir. Surtout, à 23 ans, Matthieu Jalibert est L’Héritier de ceux qui, avant lui, ont remis la chapelle du rugby bordelo-bèglais au centre de la Gironde. Je veux croire qu’il ne s’agissait nullement d’un hasard si son numéro exceptionnel d’acteur du cirque ovale précédait l’hommage populaire, vibrant et touchant rendu par la famille UBB à Blair Connor lequel, comme les Clarkin, Chalmers, Avei et bien d’autres – je n’oublie pas Heini Adams – se sont révélés à l’Union avant d’en devenir des icones. Ceux d’aujourd’hui, tout autant généreux et talentueux, sont de fait les héritiers d’une “star académie“ emballante. On lui doit d’avoir étroitement contribué à la constitution de la première armée de supporters de France et d’Europe. Comment ? En donnant à apprécier à cette foule parmi laquelle se pressaient des milliers de non initiés, un rugby spectaculaire. Et l’immense majorité était prête à lui pardonner ses quelques contreperformances dés lors qu’elle était saisie par l’émotion. Nous sommes à Bordeaux, vaste métropole, et une étude sociologique de notre public nous révèlerait sûrement certaines différences avec les publics des villes moyennes. De sorte que l’UBB actuelle se voit confrontée à une double mission : celle d’un club de rugby dans l’obligation de gagner afin de se maintenir au sommet de la hiérarchie nationale, et celle d’une entreprise de spectacle. Vous en trouverez pour vous dire que les deux objectifs ne sont pas compatibles. A l’inverse, et compte tenu du contexte local précédemment évoqué, je pense que le collectif de Christophe Urios a le devoir de faire fructifier ce bel héritage par ses victoires mais aussi son impact émotionnel. Nos joueurs sont équipés techniquement, physiquement et mentalement pour relever ce défi, leur légitime ambition doit faire le reste, et c’est ainsi qu’avec les “anciens“ sera jeté un pont aux couleurs d’un arc en ciel emblème de l’espoir de tout un club qui gagne… et qui séduit.