j’ai bénéficié d’une bonne ré-athlétisation avec Salim Aouiche et j’ai travaillé avec un préparateur physique cet été, Patrice Zapata, qui m’a aussi fait passer un cap. C’est à la fois du sérieux de ma part mais j’ai aussi bénéficié de gens compétents qui m’ont aidé à me remettre sur pieds. Ça aide et ça fait gagner un peu de temps. C’était ta première blessure aussi longue ? Oui. Honnêtement, je n’ai pas subi une seule journée cette blessure. Je savais ce que j’avais, je savais que j’en avais pour un petit moment. J’ai accepté la chose et je me suis dit que la meilleure chose à faire c’était d’occuper ce temps pour faire ce que je n’avais pas le temps de faire, quand on joue tous les week-ends on n’a pas le temps de faire grand-chose. Ça tombe bien, c’était l’année où je devais passer ma licence et je suis tout simple-ment retourné sur les bancs de la fac. J’ai étudié et j’ai obtenu mon diplôme, une licence STAPS. À part le côté opéra-tion et convalescence, qui sont des mo-ments pas forcément drôles, j’ai fructifié ce temps libre pour passer mon diplôme et en avoir un, ce n’est pas rien. C’est un petit mal pour un bien. Tu penses que ça t’a permis d'être plus frais mentalement et physiquement ? Oui, depuis que je suis arrivé ici en 2017 j’ai pratiquement joué tous les matchs et j’ai rarement été absent aux entraîne-ments. J’ai manqué deux ou trois jours, par-ci par-là, mais j’ai toujours été sur le pont. À moment donné, peut-être que le corps reprend ses droits et dit « Là c’est le moment de t’arrêter un petit peu »… C’est vrai que d’avoir coupé, d’avoir pu me faire opérer d’une pubalgie, qui n’est pas vrai-ment une blessure mais qui est un peu handicapant, je reviens avec un diplôme en plus et une pubalgie en moins, je gagne au change ! Quelles sont tes sensations ? Pour quelqu’un qui s’est rompu le tendon d’Achille je suis revenu dans un état plus qu’acceptable. Au fur et à mesure des matchs je suis en train de retrouver mon vrai niveau, je me sens mieux physique-ment. Le jeu, je ne l’avais pas trop per-du parce que je le connaissais par cœur, surtout notre façon de jouer ici, donc ça revient vite. C’était plus physiquement où il faut reprendre le rythme, il faut aussi encaisser cette reprise qui demande de l’énergie mentale et physique, et là ça commence à aller mieux. Il faut jouer et enchaîner, ça va revenir à la normale. Tu étais impatient de reprendre ? Comme j’étais occupé par mes études j’ai réussi à décrocher. C’est paradoxal mais j’ai apprécié ma rééducation, je suis quelqu’un qui aime bien s’entraîner et observer les progrès. Donc je n'ai pas vraiment eu cette impatience mais c’est vrai que plus l’échéance de la reprise ap-prochait et plus j’avais envie d’être avec l’équipe et faire du rugby. Les supporters étaient bouillants à Chaban pour les retrouvailles lors de la réception du Stade Français. Qu’est-ce que ça vous a fait ? Franchement, la descente du bus, ça fait quelque chose. Voir tous ces gens, là, avec des fumigènes et tout… Ça galvanise, ça faisait tellement longtemps qu’on n’avait pas eu cette sensation que c’était décu-plé. Ça fait plaisir de retrouver du monde, ça motive et ça donne encore plus envie. Le week-end dernier vous revenez de Castres avec un match nul. Quel re-gard portes-tu sur ce résultat ? Tout d’abord c’est une bonne performance : aller chez Castres, qui venait de gagner à Clermont, Castres avec son public… Ce déplacement, c’était un piège comme on dit. On a répondu présent dans l’engage-ment, l’état d’esprit, c’est positif. MAIS, ce n’est pas une victoire non plus, c’est un match nul. On a vu à la vidéo pourquoi nous n’avons pas réussi à faire tomber la pièce de notre côté mais c’est un match qui va nous servir. L’une de nos recrues a réalisé une grosse performance à Castres : Bas-tien Vergnes-Taillefer. Qu’as-tu pensé de ce jeune joueur ?