Votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ? C’était déjà Odoo, alors que j’étudiais encore. J’aimais juste développer, faire des trucs et gagner un peu d’argent. Ça a commencé par des sites web puis des logiciels de gestion pour les salles de ventes publiques. Virus, anti-virus, jeux…un peu de tout. Ensuite, j’ai vite appris à travailler dur. Le «defining moment» de votre vie professionnelle ? J’ai toujours été passionné par la programmation et l’entreprise mais à 13 ans, l’âge où j’ai écrit mes premiers logiciels, on n’a pas encore vraiment de vision entrepreneuriale. Un moment clé fût 2015. On a pivoté d’un modèle «open source» à «open core» où 20% de nos applications devenaient payantes. Après sept ans au bord de la faillite, on a commencé à gagner de l’argent. A l’époque, je l’ai un peu vécu comme un renoncement philosophique mais aujourd’hui, je réalise que la profitabilité me permet de recruter beaucoup plus de développeurs et de contribuer ainsi 100 fois plus à l’«open source». Votre plus belle réussite professionnelle ? Odoo bien sûr… Ceci dit, avec moins de 0,1% de part de marché, on en est qu’au début. Il y encore des réussites à venir. Votre plus gros échec professionnel ? Pour un développeur qui teste et innove en permanence, l’échec n’est en soi pas important. Ce qui est plus grave, c’est l’absence de succès. Il faut savoir avancer vite et ne pas craindre le risque, quitte à casser des œufs. Votre super-pouvoir ? J’ai su évoluer. J’aurais préféré rester un spécialiste mais pour amener Odoo où elle est, je suis devenu généraliste. Exceptionnel dans aucune discipline mais plutôt bon en tout. Être développeur permet d’appliquer une logique cartésienne très utile à tous les aspects du management. Votre plus grand défaut ? J’ai la mémoire d’un poisson rouge. Heureusement, j’ai une très grande logique et je suis très rationnel. Donc quand je dois repenser à une chose pour la deuxième fois, j’arrive souvent à la même conclusion. L’élément clef du succès d’Odoo ? Les focus sur la qualité produit. C’est d’ailleurs ce qui invalidait notre premier business model car on vendait du service de maintenance sur un logiciel qui fonctionnait très bien. Aujourd’hui, cette qualité rend tout le reste – vente, marketing, service – beaucoup plus simple. Odoo Fabien Pinckaers esprits d’entrepreneurs Sous la direction de Giles Daoust “Pour un développeur qui teste et innove en permanence, l’échec n’est en soi pas important. Ce qui est plus grave, c’est l’absence de succès”