L’édito Ce mag digital est édité par l’Union Bordeaux Bègles. RédactionSébastien Cailly, Florent Crouzet, Jean-Baptiste Machenaud Conception, RéalisationAnna Gatignol Les jeunes face à leur avenir par Gérard Piffeteau Il serait vain de vouloir nier que la vague de jeunisme qui a déferlé sur la France en 2017 a participé à l’élection d’un nouveau président de la République de 44 ans. Et nous pourrions extrapoler en considérant que la prise de la bastille fédérale par Bernard Laporte quelques mois plus tôt a répondu aux mêmes mécanismes de rejet des “anciens“. Certains seront tentés de confirmer cette théorie en citant l’arrivée de Thomas Lombard au sommet du Stade Français, mais l’argument peut être aussitôt contrebalancé par la prise de pouvoir de Bernard Lemaitre à Toulon. En vérité, dans notre cher (jeu de mot) championnat domestique, ce sont conjointement l’instauration de la politique des Jeunes Issus de la Formation Française (JIFF) et la mise en place d’un salary cap (limitation de la masse salariale), dont le président Laurent Marti a fait son cheval de bataille, qui ont rajeuni la photographie de nos équipes. Ainsi voit-on promus des piliers de vingt-et-un ans là où le poste exigeait une somme d’expériences. Des attaquants de vingt ans “tout feu tout flamme“ qui compensent un bagage technique incomplet par des aptitudes physiques au dessus de la moyenne. Personne n’oserait se plaindre de cette nouvelle orientation, sauf qu’elle n’empêche toujours pas l’engagement par les clubs français, non sans quelques échecs, de nombreux éléments issus de la formation… étrangère. De sorte que je m’interroge sur l’avenir dans l’élite de cette belle jeunesse en vous confiant l’origine de ma réflexion. En équipe de France, Fabien Galthié a obtenu la mise à disposition de 42 joueurs pour mieux préparer les matchs lors de séances dites à haute intensité. Il ne s’agit pas d’une méthode révolutionnaire, la majorité des clubs de notre Top 14 pratiquent la haute intensité une fois par semaine. C'est-à-dire dans des conditions – rythme-vitesse-engagement – qui se veulent supérieures à celles des matchs. Il découle de cette méthode exigeante une évidence, seuls les jeunes Espoirs à fort potentiel sont déclarés aptes. Cependant, il serait fort préjudiciable qu’ils soient recrutés par les clubs pour seulement participer à cette mission d’intérêt particulier. Comment les dirigeants pourraient-ils décider de l’avenir de leurs jeunes soldats d’élite s’ils ne les voient pas guerroyer à balles réelles ? A Bordeaux Bègles, la formation est une tradition profondément ancrée. L’équipe Espoirs que dirige Fred Garcia est sur une très bonne dynamique et dans ses rangs s’illustrent quelques belles promesses. Matéo Garcia, Jean-Baptiste Lachaise, Pierre Bochaton, Yann Lagane, Romain Darchen, Connor Sa, Gatien Massé ou encore Louis Bielle-Biarrey sont intégrés aux séances de travail collectives des pros en semaine, tout comme les Hulleu, Baggiani ou Kitwanga. Ils souhaitent tous participer à la belle aventure bordelaise. Tiens, une étoile filante traverse le ciel, permettez moi de faire un vœu…