Largement décrites chez les personnels navigants, ces déploie en quelques secondes. La phase de chute libre conséquences sont cependant rarement analysées au est soit courte (HAHO High Altitude High Opening) ou, regard des contraintes et expositions particulières, moins fréquemment, allongée pour une ouverture courtes et ponctuelles, des parachutistes. C’est ce que basse (HALO High Altitude Low Opening). Après avoir nous nous proposons de faire dans ce travail. vérifié l’ouverture correcte de leur parachute, ils abor- dent la phase de dérive sous voile. Suspendus sous leur LE LARGAGE MILITAIRE parachute, à l’aide d’outils de navigation et de leur À TRÈS GRANDE HAUTEUR connaissance des vents, ils naviguent dans la masse d’air de la troposphère jusqu’à leur point de posé. Le mode d’insertion SOTGH utilisé par l’armée française en opération extérieure confère un avantage tactique Étagés en altitude et éloignés les uns des autres, le indéniable. En effet, la très haute altitude de largage risque de collision est faible avant la phase finale du des dériveurs et du matérielpermet une plus grande posé (photo n° 2). En effet, chaque parachutiste suit sa discrétion de l’aéronef, qui volera plus haut et plus loin trace et converge vers la fin de celle-ci, tel un éventail. de l’objectif tout en permettant une insertion sous Ainsi, les voiles volent de façon quasi parallèle, avec des voile de plusieurs dizaines de kilomètres. angles de convergence habituellement inférieure à 30°. Ainsi, en cas de contact entre 2 bords latéraux de voiles Lors de ce type d’opération, différents personnels inter- différentes évoluant dans la même direction, les risques viennent: sont limités. -Les dériveurs parachutistes quisont largués puis Photo 2: Phase finale de posé. naviguent sous voile. -Les personnels de largage qui encadrent et procèdent au largage. -Les personnels de l’aéronef de transport: navigants (pilote, navigateur, mécanicien) et personnels de soute. Avant même le décollage de l’aéronef, les parachu- tistes supportent l’intégralité du poids du matériel nécessaire à la réalisation de leur mission en toute autonomie. Iln’est pas rare que cela représente une charge de plus de 60 à 80 kg (photo n° 1) Photo 1: 5 minutes avant largage - PIA TAP. Une fois posés au sol, les parachutistes s’équipent pour faire face à l’ennemi, dissimulent leur matériel puis se regroupent avant de poursuivre leur opération dans sa phase terrestre désormais. Pendant cette infiltration sous voile discrète, l’aéronef, ses équipes de largage et ses personnels navigants, sont repressurisés afin de poursuivre le plan de vol. Si les entraînements à ce type d’opération peuvent s’or- ganiser durant la journée, la réalisation à des fins opé- rationnelles réelles se déroule quasi exclusivement de Durant le vol d’approche, les parachutistes patientent, nuit. Pour ce faire, la dérive sous voile s’effectue à tout équipés, en respirant à travers leurs masques reliés l’aide de jumelles de vision nocturne (photo n° 3). à des bouteilles collectives d’oxygène. La pressurisation à l’intérieur de la cabine est maintenue à une altitude Lors de ce type de mise en place, les personnels respec- cabine inférieure au FL 110. tent scrupuleusement les procédures normales comme les procédures de secours préalablement apprises et Afin de permettre le largage par la soute ouverte, une répétées au sol et à des altitudes plus basses. dépressurisation de la cabine est effectuée 20 minutes avant le saut, exposant l’ensemble des personnels aux Apanage d’un faible nombre de parachutistes, ces der- conditions de l’altitude réelle du vol. niers sont issus d’une sélection technique, physique, psychique et médicale longue et exigeante. Les mili- Avant leur largage, les parachutistes se déconnectent taires parachutistes candidats à la qualification TGH de la bouteille collective et se branchent à leur bou- sont souvent parmi les plus compétents dans leur teille individuelle. Dès la sortie de l’avion, ils entament domaine de spécialité.Ils bénéficient d’un entraîne- une phase de chute libre à plus de 200 km/h avant de ment intense et disposent d’une excellente condition VOL. déclencher l’ouverture de leur voile principale qui se physique. 94/3 International Review of the Armed Forces Medical Services 49 Revue Internationale des Services de Santé des Forces Armées